Réunis ce mardi pour débattre de la décision prise par le ministère des Affaires culturelles d’annuler la 34ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) en signe de solidarité avec les Palestiniens, les professionnels du secteur du cinéma ont publié un communiqué dans lequel ils ont annoncé leur “refus catégorique face à cette décision unilatérale et arbitraire annoncée sans aucune concertation avec les structures professionnelles concernées”.
Les signataires dudit communiqué, des associations et syndicats ainsi que les partenaires du secteur cinématographique à savoir le Syndicat indépendant des réalisateurs-producteurs (SIRP), la Fédération Tunisienne des Ciné-Clubs (FTCC), la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs (FTCA), l’Association des Cinéastes Tunisiens Indépendants (ACTI), l’Association des réalisateurs de films Tunisiens (ARFT) et l’Association Tunisienne de la Promotion de la Critique Cinématographique (ATPCC), ont prévenu que cette décision “est susceptible de générer des préjudices irréversibles et d’hypothéquer l’avenir du cinéma national en nuisant considérablement à son aura et au rayonnement du festival tant sur le plan arabe et africain qu’international”.
Les professionnels qui ont tenu un point de presse au Colisée, “salle historique du festival” ont exigé de l’autorité de tutelle de “revenir immédiatement sur sa décision précipitée relative à l’annulation du festival et de prendre d’urgence les mesures nécessaires afin d’organiser cette 34e édition dans les brefs délais et ce, avant la fin de l’année 2023”.
Rappelons que le ministère des AC a décrété, le 19 octobre, l’annulation des JCC, prévues du 28 octobre au 4 novembre, en solidarité avec le peuple de Gaza, victime d’un génocide perpétré par l’armée sioniste depuis le 7 octobre en réponse à l’opération “déluge d’Al-Aqsa” menue par la résistance palestinienne contre des objectifs israéliens aux territoires occupés.
Cette décision a fait couler beaucoup d’encre. De nombreux artistes et acteurs culturels ont jugé inappropriée la décision de l’annulation de cette édition qui coïncide avec la fête du centenaire du cinéma tunisien. Parmi les contestataires de cette décision le président de l’association des réalisateurs cinématographiques tunisiens, Akram Mansar, qui a estimé que « le festival du cinéma est loin d’être une simple plateforme de divertissement mais aussi une plateforme de résistance, selon ses dires ».
Med Ali Sghaïer