Après l’incident devant siège du HCNUR, la question de l’accueil des migrants en Tunisie à nouveau soulevée

La police tunisienne a évacué, il y a quelques jours, plusieurs dizaines de migrants qui campaient depuis deux mois devant le siège du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCNUR) à Tunis. Leur objectif était de réclamer la régularisation de leur situation. 

Cette évacuation intervient après de nombreux appels à l’ordre lancés par les autorités et une tentative de négociation qui avait échoué la semaine dernière. En fait, c’est la HCNUR qui a demandé aux forces de l’ordre tunisienne d’intervenir selon le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, 

Les migrants, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, étaient installés dans des tentes depuis le 13 février dernier. Ils réclamaient leur régularisation et la possibilité de travailler légalement en Tunisie. Les autorités tunisiennes ont tenté de trouver une solution à cette situation, mais les négociations n’ont pas abouti.

Dans la matinée du mercredi 12 avril, les forces de l’ordre sont intervenues pour évacuer les migrants. Selon les autorités, cette opération s’est déroulée dans le calme et sans incident. Les migrants ont été pris en charge par les services sociaux et seront hébergés dans des centres d’accueil en attendant une solution à leur situation.

Cette évacuation a suscité des réactions mitigées. Certains se félicitent de la décision des autorités et de l’application de la loi, tandis que d’autres dénoncent une violation des droits des migrants et un manque de compassion.

Il convient de signaler que des actes de vandalisme ont eu lieu le matin du 12 avril et dans la soirée du mardi 13 avril 2023. Selon plusieurs témoins oculaires, des individus se sont attaqués à des passants. Ils ont également brisés des pare-brises de plusieurs voitures aux Berges du Lac, juste devant le siège de la HCNUR. D’où l’intervention de la police qui a été demandée par le Haut Commissariat onusien.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de migrants en Tunisie est en constante augmentation depuis ces dernières années. Beaucoup d’entre eux cherchent à rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée, mais la plupart restent bloqués en Tunisie en raison de la fermeture des frontières et de la difficulté à obtenir des Visas.

Le gouvernement tunisien a été vivement critiqué pour sa gestion de la crise migratoire. La Tunisie, qui est un pays de transit pour les migrants qui cherchent à rejoindre l’Europe, a du mal à gérer cet afflux. Les organisations de défense des Droits humains ont appelé le gouvernement à adopter des politiques migratoires plus humaines et plus respectueuses des droits des migrants.

Cette évacuation soulève de nouveau la question de l’accueil des migrants en Tunisie, mais aussi dans le monde, et de la nécessité de trouver des solutions durables pour ces personnes qui vivent dans des conditions précaires. Les autorités tunisiennes, pour leur part, ont promis de continuer à travailler sur ce dossier et de trouver des solutions concrètes pour aider les migrants à s’intégrer et à vivre dans des conditions dignes.

A.Z (stagiaire)

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