La crise politique a atteint son paroxysme en Tunisie dans une atmosphère électrique rongée par une guerre institutionnelle sans merci. Hier encore, chaque partie – le président de la République Kaïs Saïed d’un côté, et le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, de l’autre – a voulu marquer un point contre l’autre à travers des réunions à la fois improvisées et bien orchestrées.
Après la réponse cinglante du président de la République, Hichem Mechichi compte se réunir, ce jeudi 11 février 2021, avec les composantes de son Coussin Politique – Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama -. Difficile de prévoir l’issue de cette réunion et les contre-attaques que préparerait Hichem Mechichi – oui, nous sommes arrivés à ce point là alors que le Tunisien souffrent à bien des égards … -.
Selon les bruits de couloirs, le Chef du gouvernement aurait l’intention de contourner la prestation de serment et le président de la République en faisant de ses nouveaux ministres des conseillers. Cela signifierait que les ministères vacants le resteront, et que l’intérim serait assuré par d’autres ministres. Bref, une véritable sauce institutionnelle explosive.
Lors de sa rencontre avec les députés, le président de la République a clairement signifié qu’il est prêt à déployer les grands moyens dans une bataille de « texte contre texte » – en référence à la Constitution -, à savoir la dissolution de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple). Un scénario très peu souhaité par le Coussin Politique et le Chef du gouvernement qui, pour sa part, semble avoir pris goût au pouvoir. Pendant ce temps, alors que les Tunisiens subissent les crises sanitaire, économique et sociale, en haut du sommet de l’État on continue à se chamailler …
F. K