La chute spectaculaire de la livre turque suite à la crise politique entre Trump et Erdogan a profondément secoué certains Tunisiens, plus que les Turcs eux-mêmes. Plus royalistes que le roi, certains de nos chers compatriotes ont fait preuve, à cor et à cri, d’un soutien inégal et d’un mièvre engouement pour aller à la rescousse de la monnaie turque. Un mouvement et un élan solidaires que l’on n’a pas vu lors de la douloureuse dégringolade historique du dinar ou de la fonte de nos réserves en devises. L’objectif des initiateurs de cette opération est de ramasser un pactole de centaines de millions de dollars. Dire que la dette tunisienne est bien en deçà que cela.
Les appels à la consommation des produits tunisiens sont également passés inaperçus sans susciter le moindre vent d’enthousiasme chez les petits soldats tunisiens des Ottomans. Faute de sous, pour sauver leurs maîtres Turcs, ces Tunisiens, héritiers de la confrérie islamique, ont lancé de vastes campagnes sur les réseaux sociaux pour venir en aide à l’économie turque allant jusqu’à appeler les partisans de la Turquie, partout dans le monde à la conversion de leur argent en livres afin de soutenir la monnaie turque. Certains sont allés encore plus loin encore, considérant Erdogan comme leur propre président!Cela existe sur nos terres des individus qui ont fait allégeance à l’étranger au point d’être plus loyal envers leurs « maîtres » plus qu’à leur propre pays.
Ces mêmes pro »islamistes » sont également entrés dans la querelle des Saoudiens et des Qataris en se rangeant évidemment du côté de ces derniers, compte tenu du soutien incontournable de Doha aux Turcs. Dans la soirée de mercredi à jeudi 16 août 2018, l’émir du Qatar Tamim Ben Hamad Al-Thani s’est rendu à Ankara et a promis que son pays lancera des investissements à hauteur de 15 millions de dollars en Turquie.
A cet égard, il faut noter qu’il n’y pas que ceux qui sympathisent avec les Turcs pour leur régime islamo- conservateur, certains ont pleuré la crise de l’économie turque, alors que quand ils étaient au pouvoir, ils n’ont pas montré d’empathie au peuple et aux investisseurs tunisiens.