L’Arabie saoudite ne normalisera pas ses relations avec Israël en l’absence de paix avec les Palestiniens. Le ministre des Affaires étrangères du royaume, Fayçal Ben Farhane, a réaffirmé cette position mercredi 19 août, quelques jours après l’annonce-surprise du rapprochement entre les Émirats arabes unis et l’État hébreu.
L’Arabie saoudite et Israël ont un adversaire commun : l’Iran. Une position partagée qui alimente les spéculations sur un rapprochement entre ces deux pays, qui ont également un puissant allié commun : les États-Unis. Mais pour le royaume saoudien, la normalisation des relations avec Israël n’est envisageable qu’à une condition : l’avènement d’un État palestinien indépendant.
« Il doit y avoir une paix entre Israël et les Palestiniens, s’appuyant sur des bases internationales reconnues. (…) Quand cela sera atteint, alors tout sera de nouveau possible », a déclaré le ministre des Affaires étrangères saoudien, Fayçal Ben Farhane, lors d’une conférence de presse à Berlin, en Allemagne. C’est aussi la formule du plan de paix arabe de 2002, une proposition saoudienne endossée par les autres pays de la Ligue arabe et qui visait à résoudre le conflit israélo-arabe.
*Arabie saoudite versus Emirats arabes unis
En réaffirmant cette position traditionnelle, Ryad se distingue des Emirats arabes unis et de leur spectaculaire annonce de normalisation des relations avec l’Etat hébreu. S’il existe une coopération israélo-saoudienne, elle restera donc secrète. Cette différence d’approche montre à quel point les Emirats arabes unis développent désormais une politique autonome vis-à-vis du géant saoudien, avec lequel les sujets de convergence restent prédominants.
Bahreïn et Oman sont deux autres monarchies du Golfe que l’on dit tentées par un rapprochement avec Israël. Le Royaume et le Sultanat doivent désormais choisir entre la ligne saoudienne et celle des Émirats arabes unis.
(RFI)