Elle est rentrée chez elle. La militante saoudienne des droits humains Loujain al-Hathloul a été libérée, mercredi 10 février, après près de trois années passées en prison, a annoncé sa famille, au moment où Ryad fait face à des critiques grandissantes concernant le respect des droits humains dans le royaume.
« Loujain a été libérée », a écrit mercredi soir en arabe sur Twitter, sa sœur Lina al-Hathloul, ajoutant en anglais que « Loujain est à la maison ». « Loujain est rentrée à la maison après 1 001 jours passés en prison », a encore écrit sa sœur en publiant un portrait souriant de la militante arrêtée en mai 2018.
Loujain al-Hathloul avait été condamnée le 29 décembre à cinq ans et huit mois de prison en vertu d’une loi « antiterroriste », dont un sursis de deux ans et dix mois « à condition qu’elle ne commette pas de nouveau crime dans les trois ans ». Loujain al-Hathloul avait été arrêtée, avec d’autres militantes, peu avant la levée de l’interdiction de conduire faite aux Saoudiennes, une réforme pour laquelle ces femmes militaient.
* »Sauver la face »
Selon une source proche de la famille de Loujain al-Hathloul, le verdict du 29 décembre était une « porte de sortie » pour l’Arabie saoudite qui voulait « sauver la face » devant les pressions montantes de la communauté internationale pour sa libération, notamment avec la perspective de l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden.
Le nouveau président des Etats-Unis s’était engagé pendant sa campagne électorale à faire de l’Arabie saoudite un Etat « paria » en raison de ses atteintes aux droits de l’homme, sur lesquelles son prédécesseur Donald Trump avait largement fermé les yeux pendant son mandat.
(Franceinfo, avec AFP)