Qu’a-t-on réellement retenu de la séance plénière du samedi 24 novembre 2018, consacrée à la présentation des projets de budget de l’État, de la loi de finances et du budget économique? La déclaration du Chef du gouvernement, Youssef Chahed,quant à elle n’a pas dérogé à la règle. C’était une nouvelle occasion de défendre son bilan et de plaider pour l’unité.
Là où le bât blesse réellement, c’est une nouvelle fois la prestation de nos représentants. Les députés, s’étaient livrés à des interventions qui frôlent parfois le ridicule. Des deux côtés de la barrière c’est bis repetita.
L’une des interventions les plus « marquantes » était celle de Fadhel Ben Omrane, député de Nidaa Tounes au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), qui, cette fois-ci s’en était pris à Omar El Behi, ministre du Commerce. « C’est la voix de la sagesse qui nous fait défaut. Certains parlent de coups d’État ou de je ne sais quoi d’autres. Ce ne sont que des coups bas », a-t-il déclaré. Le député semble avoir oublié pour un instant sous le coup de la colère, que c’est son secrétaire général qui fait partie de ceux qui mènent campagne contre ce prétendu coup d’Etat. Et de poursuivre, sans transition : « le ministre du Commerce est constamment occupé à se coiffer les cheveux avec du gel alors qu’il n’y a pas de lait ! », a-t-il encore lancé, ce qui a eu le don de faire monter la tension à l’hémicycle.
Ben Omrane s’est par la suite adressé à Youssef Chahed : « Vous auriez mieux fait de placer Iyed Dahmani au département du Commerce. Lui, au moins, est bien politisé. D’ordinaires, on amène ses amis pour s’entraider et non pour dévaster le pays », a encore souligné Fadhel Ben Omrane. Le député nous avait habitué à mieux au temps où il était à la tête du bloc parlementaire de Nidaa Tounes. Le fait d’être au second rang l’a peut être changé d’autant qu’être chapeauté par le nouveau secrétaire général du nouveau Nidaa ne devrait pas plaire énormément à Ben Omrane. La politique est ainsi faite, on ne choisit pas ses dirigeants par les temps qui courent mais on peut toujours choisir une cible pour en faire un bouc émissaire.
La conclusion est que nos députés arrivés en fin de mandat n’arrivent toujours pas à faire la différence entre la critique constructive et le dénigrement gratuit qui va jusqu’à l’offense et la diffamation et le niveau continue à laisser à désirer.
Fadhel Ben Omrane n’était pas le seul à avoir formulé des interventions aussi répétitives. Les représentants de l’Opposition et ceux soutenant le Chef du gouvernement se sont également livrés aux même discours que l’on entend à chaque séance d’audition du gouvernement.
Les uns démentant les affirmations contenues dans la déclaration du chef du gouvernement sur l’amélioration de certains indicateurs, les autres soutenant les propositions formulées pour améliorer davantage la situation sociale.
Au bout du compte c’est à un véritable pugilat politique que nous, citoyens, avons droit à chaque sortie de nos illustres élus. On attendait mieux que des règlements de compte de bas niveau.
18