Replacé au-devant de la scène depuis le décès d’un policier agressé au couteau à Tunis, le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces armées fait couler beaucoup d’encre. Face à la pression de la société civile et de nombreux partis politique, Lotfi Brahem, ministre de l’Intérieur a révélé la nécessité de réviser la version actuelle.
En effet, au cours de son audition par la commission de la législation générale à l’Assemblée des Représentants du Peuple, ce mercredi 15 novembre, le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem s’est longuement exprimé sur le projet de loi controversé, criminalisant les agressions contre les forces sécuritaires et les forces armées. Il a proposé la formation d’une commission commune regroupant des représentants de la commission de la législation à l’ARP et d’autres des ministères de l’Intérieur, de la Défense nationale et des Finances. Cette commission sera chargée de la rectification de ce projet de loi tout en respectant les accords internationaux et préservant les libertés et les droits des citoyens. Le ministre a également appelé les parties opposantes à cette loi de donner des propositions au lieu de se contenter de la publication des communiqués pour la dénoncer « sans raison« . Rappelons que plusieurs organisations de la société civile dont l’ UGTT et l’Ordre des avocats ont déjà exprimé maintes fois leur opposition à cette loi qui menace la démocratie, la liberté de presse.
Il est à noter que le collectif « Hasebhom« , contre le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces armées, s’est engagé à tout faire pour que ce projet de loi ne passe pas. Dans une conférence de presse tenue ce mercredi 15 novembre 2017, les membres du collectif « Hasebhom » assurent qu’il s’agit d’une loi inconstitutionnelle. Pour sa part, Jawher Ben Mbarek, président du réseau « Doustourna » n’est pas allé par quatre chemins pour dire ce qu’il pense du projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces armées. « Ce projet anticipera l’augmentation des tensions entre les forces de l’ordre et la société… Les articles de ce projet sont très vagues et ouvrent la porte à une forte répression des libertés individuelles et collectives en Tunisie… », a-t-il martelé.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem a déclaré que le projet de loi n’a pas été retiré de l’Assemblée des Représentants du Peuple mais que le ministère reste ouvert aux propositions de réformes de cette loi.