Les forces spéciales américaines ont arrêté, mardi 17 juin, Ahmed Abou Khattala, leader militaire du mouvement salafiste djihadiste Ansar Al Charia dans la région de Benghazi. L’homme est suspecté d’être en lien avec l’attaque du consulat américain, il y a deux ans.
Retour sur une opération très spéciale.
"Avec cette opération, les États-Unis ont une nouvelle fois démontré qu’ils feraient tout leur possible pour que justice soit rendue lorsque l’on s’en prend à des Américains. Nous poursuivrons nos efforts pour traduire en justice les responsables des attaques de Benghazi ", déclarait Barack Obama, le 17 juin, à la suite de l’annonce de la capture, par le Pentagone, lors d’un raid américain des forces spéciales, du principal dirigeant du groupe terroriste Ansar Al Charia.
Rappelons que dans la soirée du mardi 11 septembre 2012, l’ambassadeur américain en Libye ainsi que deux marines et un spécialiste des technologies de l’information, trouvaient la mort suite à l’attaque du consulat américain à Benghazi. Une centaine d’hommes lourdement armés avaient d’abord pris pour cible la représentation américaine.
L’attaque terroriste était en partie liée à la parution du fameux court métrage « Innocence of Muslim » par le réalisateur Sam Bacile. Le film manifestement islamophobe avait suscité de nombreuses révoltes partout dans le monde arabo-musulman, notamment en Tunisie ou l’ambassade américaine avait été attaquée.
Ahmed Abou Khattala, principal suspect de l’attaque était surveillé de près depuis 2012 par les services secrets américains. L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, faisait partie des dix personnes les plus recherchées par le FBI. Selon Eric Holer, ministre de la Justice américain, il va être poursuivi pour trois chefs d’accusation dont celui de « meurtre au cours d’une attaque contre un bâtiment fédéral ».
Pour le moment, l’accusé nie sa responsabilité dans l’attaque du consulat américain, il y a deux ans, mais admet sa présence au moment des faits.
Un raid mené dans un pays en crise
Si le raid américain des forces spéciales, en étroite coopération avec le FBI a pu s’effectuer sans embûches, c’est en partie dû à la situation politique désastreuse que connaît le pays depuis la « Révolution » de 2011. Mais aussi, à l’offensive « Dignité » lancée depuis la mi-mai par le Général dissident Khalifa Haftar pour « purger le pays des terroristes ». Dimanche dernier, les combats à Benghazi entre les forces paramilitaires du Général dissident et des groupes islamistes, ont encore fait plus de quatre morts et neuf blessés.
De son côté, l’Algérie, en coopération avec les États-Unis et la France, avait déployé, dès le mois d’avril, à sa frontière avec la Libye, un régiment de paramilitaires fort de 5000 hommes. Les opérations coup de poing risquent de se multiplier en Libye.
L.G