La loi tunisienne stipule qu’une détention provisoire ne saurait durer plus de 14 mois, auquel cas, l’accusé devrait être remis, provisoirement, en liberté. C’était le cas pour l’homme d’affaires controversé Néjib Ben Ismail, arrêté dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption.
Le journaliste Samir El Wafi, arrêté depuis juin 2017, a lui aussi largement dépassé les 14 mois de détention provisoire. Pourtant, un non-lieu a été prononcé pour sa présumée implication dans le blanchiment d’argent et sa situation, selon son avocat, a été régularisée auprès de ceux à qui il devait de l’argent.
Contacté par Réalités Online ce vendredi 17 août 2018, Hatem Zouari, avocat de l’animateur, a assuré que son client n’a pas bénéficié d’une libération provisoire malgré le dépassement de la durée légale de détention. « C’est une question d’interprétation faite par les institutions judiciaires. Lorsque le dossier est transféré du juge d’instruction à la Chambre d’accusation ou autre, le compteur doit être remis à 0 selon certaines interprétations. D’autres considèrent que les 14 mois doivent être comptabilisées pour toute la durée du traitement du dossier, qu’il soit entre les mains du juge d’instruction ou autre, et c’est ainsi, normalement, que ça doit se passer », a-t-il expliqué.
Samir El Wafi est-il visé ? Son avocat pense que « tout est possible ». « Rien ne laisse entrevoir une éventuelle libération », a-t-il déclaré, ajoutant que le journaliste sera auditionné vendredi 31 août prochain.
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