L’architecture du grand édifice carthaginois a ajouté une magnifique touche antique à l’atmosphère générale du salon, marquée par des produits à la pointe de la créativité, conçus avec passion, amour et surtout un savoir faire propre à notre patrimoine culturel et artisanal.
Des bijoux faits avec passion
La passion pour la confection des bijoux et des joailleries
La première journée fut un succès, ont confié plusieurs artisans à Réalités Online lors de notre promenade à travers les couloirs de la Cathédrale de Carthage. Plusieurs exposants participent pour la seconde fois à ce même salon, forts de leurs expériences de près de 50 ans pour certains. « J’ai commencé depuis mon adolescence, à 14 ans. Je reviens au domaine après une séparation de 21 ans. La conception des bijoux constitue une véritable passion pour moi, un véritable amour », nous déclare Belgacem Ben Amara, avec une pointe d’émotion, l’un des exposants. « Grâce à Dieu, il y a de l’affluence », lance-t-il, affirmant, dans ce même cadre, que l’État tunisien vient en aide aux artisans, mais « petit à petit ». « Nous espérons que la situation va se calmer et que des solutions seront mises en place pour lutter contre le commerce parallèle », nous confie-t-il encore sur un sujet abordé par la quasi totalité des artisans.
De la cire et de merveilleuses senteurs
Une décoration parfumée
Un doux parfum caractérisait, par ailleurs, le stand de Sihem Dissem, également présente lors d’Articadeau 2017. Forte d’une expérience de 10 années, sa société conçoit des produits avec de la cire végétale 100% naturelles. « Nous travaillons énormément sur la qualité », nous dit-elle. Son chiffre d’affaires est assuré, poursuit-elle, par les organisateurs d’événements et de mariages. « La demande est importante. Avant, les produits étaient sollicités principalement pour la décoration. Désormais, la donne a changé. Le concept des bougies parfumées fait à présent partie de la tradition des tunisiens », explique-t-elle encore.
« Nous avons participé à l’édition 2016 d’Articadeau. Nous avons donc tenu à être présents cette année compte tenu du succès de la précédente édition. La Cathédrale accueille une autre gamme de visiteurs », précise-t-elle.
Sur l’engagement de l’État auprès des artisans, Sihem Dissem préfère « compter sur elle-même ». « Il y a de la demande dans notre secteur d’activité tout au long de l’année. L’État, pour sa part, nous aide dans le cadre des salons », ajoute-t-elle encore.
Beauté et confort dans de chaudes couleurs qui rappellent la chaleur hospitalière du pays
L’innovation combinée à l’artisanat
Le stand de Tunisie Autrement, tenu par Samia Mestiri Douik, constitue une subtile fusion entre le moderne et le traditionnel. L’Innovation est son principal mot d’ordre pour la conception d’objets décoratifs. « Notre but est de permettre de voir la Tunisie autrement. L’artisanat peut être conçu d’une autre manière », nous confie-t-elle. Son art consiste à sortir l’artisanat des sentiers battus. Pour ce faire, l’innovation est de mise. « Je m’inspire de l’artisanat et j’ajoute ma touche personnelle, ainsi qu’une touche contemporaine pour que le produit soit exportable. Ces créations sont convoitées par la clientèle étrangère », explique-t-elle encore. Qu’en est-il des tunisiens ? Leur intérêt grandit tangiblement, selon l’artiste. « Les tunisiens pensaient que l’intérieur d’une maison doit être adapté à nos produits. Or, la mode, aujourd’hui, est de faire un mélange de styles et d’influences. À titre d’exemple, il est possible de placer nos coussins sur des canapé chesterfield ou moderne. Le mélange fait la différence ! », ajoute-t-elle encore.
Samia Mestiri Douik enregistre, cette année, sa seconde participation à l’Articadeau. « Mon aventure a commencé en 2012, dans la galerie Turkia de Sidi Bou Saïd. Le succès était palpable ! », souligne-t-elle, et d’ajouter, optimiste : « il y a de l’espoir pour l’artisanat, il faut y croire, percer et persévérer ». Encourager les artisans constitue, par ailleurs, une nécessité selon l’exposante. « Il faut leur montrer que leurs produits sont exportables et appréciés à l’échelle internationale, leur faire comprendre que leur travail est un art. L’impact sur les produits, dans ce cas, sera positif grâce à la satisfaction morale. Les gens viennent et pour apprécier l’artisanat, et pour contempler l’édifice », dit-elle encore.
le travail du bois d’olivier, une spécificité ancestrale
« Joindre l’utile à l’agréable »
L’autre stand visité est celui de Feki Bilel, artisan en bois d’oliviers. Ses produits sont à la fois décoratifs et utiles, dans la mesure où il est possible de les utiliser en cuisine. « Nous utilisons du bois d’oliviers 100% naturel. Après l’avoir coupé, il est séché pendant 10 à 15 années », déclare-t-il. Il y en a assez pour satisfaire la grande totalité des utilisations en cuisine. « Le tunisien est friand de patrimoine. Le métier évolue. Nous participons à des salons depuis pas moins de 50 ans, c’est une grande responsabilité, il y a des sacrifices à faire pour atteindre un haut niveau. Les produits sont exportés à l’étranger, notamment en France et en Allemagne », nous explique Feki Bilel. « Il ne faut attendre personne », nous dit-il en réagissant au rôle de l’État vis-à-vis des artisans. « Il faut travailler dur et compter sur soi-même. L’État peut, néanmoins, aider pour la participation aux salons », ajoute-t-il encore.
L’artisanat et une sublime touche de modernité
L’affluence s’intensifie d’heure en heure sous le toit de la somptueuse Cathédrale de Carthage. L’Articadeau 2017 semble bien parti pour un être un franc succès. Les artisans, malgré la crise et la menace de la contrefaçon et du secteur informel, gardent espoir et font valoir la valeur suprême du travail, mais également leurs atouts que nul malintentionné(e) du marché parallèle ne saurait égaler : leur passion et leur créativité.
Fakhri Khlissa
Le bon vieux couffin, toujours fidèle au rendez-vous.
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