ASECTU : vive préoccupation de l’extrême gravité de la situation financière du pays

 

La situation économique est très préoccupante. Cette affirmation fait, désormais, partie intégrante de notre quotidien. Plus encore. Tout le monde reconnaît la délicatesse de la situation dans laquelle s’est embourbé le pays et les douloureuses mesures à prendre pour sauver un tant soit peut ce qui peut être sauvé. Des sacrifices et de la patience, il en faut et bien plus encore. Il n’empêche que certaines voix, autant conscientes de l’extrême gravité de la situation financière que traverse la Tunisie, surtout en matière de finances publiques, continuent à s’inscrire dans le populisme et la négation.
Le temps est court et d’autres voix s’élèvent pour rappeler à tous leur devoir envers leur pays.
L’Association Tunisienne des Economistes, (ASECTU), s’inscrivant dans le débat qui se déroule autour de la loi de finances pour 2017, vient d’exprimer sa vive préoccupation quant à l’extrême gravité de cette situation précisant que ces débats « ont clairement montré cette gravité et les dangers qui découlent de la poursuite des politiques et approches suivies pendant les six dernières années ». Pour l’association, « la situation économique ne cesse de se détériorer, les déficits budgétaires de se creuser, et la dette publique d’être de moins en moins soutenable. De plus, les pressions accrues sur les finances publiques s’élargissent pour couvrir les déficits des caisses de la sécurité sociale et ceux d’un nombre croissant d’entreprises publiques en quasi-cessation de paiements ».
Dans un communiqué rendu public samedi 29 octobre, l’ASECTU souligne que « les Tunisiennes et les Tunisiens ont besoin d’un Etat qui assure leur sécurité, garantit la justice sociale, fait respecter la loi, et fournit des services publics de qualité. Il faudra lui accorder les ressources financières nécessaires pour remplir convenablement son rôle et relancer le développement économique et social du pays ». L’association souligne encore que, « l’Etat doit, en contrepartie, procéder rapidement à la mise en œuvre d’un ensemble de réformes avec en priorité : la refonte totale de ses politiques de finances publiques et de préparation du budget et de la loi de finances, l’adoption d’une politique de gestion de la dette publique fixant en particulier les conditions et les limites à ne pas dépasser, une rationalisation des dépenses publiques pour ne retenir que celles reconnues comme étant effectivement prioritaires dans les conditions actuelles, et enfin la mise en place d’une fiscalité juste, simple et efficace, pour faciliter son administration, encourager la croissance et l’emploi, et mobiliser les ressources nécessaires au développement du pays ».
Par ailleurs, les tunisiens, personnes morales et physiques, sont appelé à faire preuve d’un grand sens de citoyenneté en déclarant en toute la transparence leurs revenus et en s’acquittant pleinement de leur devoir fiscal.
Un message clair qui ne laisse nullement insensible à l’appel du devoir. Pendant des longues années, si ce n’est depuis toujours, certains corps de métiers ont bénéficié d’avantages fiscaux ne contribuant que par des miettes aux finances publiques. Il est temps de mettre un terme à cette tentation de défense des droits et de s’abstenir de ses devoirs. « Tous les corps constitués et toutes les organisations professionnelles sont appelés à mettre un terme à la stricte défense des intérêts corporatistes qui portent préjudice à la souveraineté de notre pays et conduisent à l’affaiblissement de notre cohésion nationale et au sentiment d’injustice », souligne l’ASECTU.
Il y a urgence en la demeure Tunisie. Tous,  organisations nationales, corps de métiers libéraux et tous les tunisiens, nous sommes appelés à mettre de côté nos égoïsmes et les petits calculs étriqués pour aider l’Etat afin qu’il puisse continuer à assurer le versement des salaires et des pensions de retraite et à garantir la continuité des services publics.

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