Après près de 20 heures de délibérations, le verdict tant attendu dans l’affaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd a été prononcé à l’aube de ce mercredi 27 mars 2024 par Aymen Chtiba, premier substit du procureur de la République près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme de Tunis.
Quatre accusés dans le cadre de cette affaire ont été reconnus coupables et condamnés à la peine capitale alors que deux autres ont écopé de peines de prison à perpétuité. Par ailleurs, un non-lieu a été prononcé en faveur de cinq des accusés.
Les autres accusés dans le cadre de cette affaire ont été condamnés à des peines de prison allant entre 2 ans et 120 ans.
L’ensemble des accusés feront l’objet d’une surveillance administrative pendant une période allant de 3 à 5 ans.
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme a levé hier mardi 26 mars 2024 l’audience de l’affaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd pour délibérations. Ce dossier comprend 23 accusés dont 14 en détention.
Le comité de défense du Martyr Chokri Belaïd a pointé du doigt le mouvement Ennahdha tout en qualifiant cet assassinat de crime d’État par excellence en raison de l’implication des appareils sécuritaires et judiciaires. La défense a également accusé le procureur de la République révoqué, Béchir Akremi, d’avoir manipulé les faits pour dissimuler la vérité. Selon la Défense, Chokri Belaïd aurait été ciblé en raison de son opposition farouche à l’idéologie extrémiste et à l’ascension politique des Frères musulmans en Tunisie.
De l’autre côté, lors de son audition devant le juge d’instruction, le motard ayant transporté l’auteur présumé de l’assassinat, Kamel Gadhgadhi, a expliqué avoir été pressé par Gadhgadhi pour agir rapidement. Il a également nié toute affiliation à Ansar Chariaa, affirmant plutôt appartenir à un autre organisme. Il a ajouté qu’il était spécialisé dans le vol de bijouteries aux États-Unis, ainsi que dans la contrefaçon et la vente de devises. De plus, il a révélé que Gadhgadhi était en possession d’une somme d’argent considérable, ce qui soulève des questions quant aux motivations financières potentielles derrière cet acte criminel.