Assassinat de Ismaïl Haniyeh: dessous d’un crime odieux

La nouvelle a sonné le glas à l’aube de ce mercredi 31 juillet : « Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique de Hamas, a été assassiné à Téhéran ». C’est ce qui a été mentionné dans un communiqué de la mouvance islamiste palestinienne.

Haniyeh, une véritable icône de la résistance palestinienne a été lâchement tué lors d’un raid israélien ciblant son lieu de résidence dans la capitale iranienne. Un établissement réservé aux anciens combattants à Téhéran. Il se trouvait en Iran pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien, Massoud Bezhshkian, ne sachant hélas pas que sa présence sur cette terre allait enregistrer ses tous derniers souffles… Dans son communiqué, Hamas a précisé que l’attaque s’est produite vers deux heures du matin, (heure locale) et que l’un des gardes du corps d’Ismaïl Haniyeh a également perdu la vie dans l’attaque.

Ambiguïté

C’est en se basant sur les informations données par le Corps des Gardiens de la révolution islamique que les autorités iraniennes ont confirmé l’assassinat sans en révéler les détails. “Nous étudions les dimensions de l’incident”, a déclaré un porte-parole iranien, ajoutant que les résultats de l’enquête seraient communiqués ultérieurement.
Les différentes sources médiatiques d’Iran ont toutefois révélé quelques ficelles. Certains relayant que l’attaque avait été menée par un missile tiré depuis l’extérieur de l’Iran, d’autres affirmant que Haniyeh avait été visé par une munition aérienne, sans en préciser l’origine. Du côté sioniste, on adopte le motus et bouche cousue… Un silence qui cède la place et mille et une question pour une entité qui adore pourtant étaler ses exploits et quantifier haut et fort, les leaders de Hamas parmi ses victimes…
L’assassinat d’Ismaïl Haniyeh marquera certainement un nouveau tournant dans le conflit entre Hamas et le colonisateur d’un côté, mais probablement aussi avec Hezbollah en Iran. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer les conséquences de cet acte sur la géopolitique régionale déjà en pleine effervescence. Et les évènements vont certainement séparer le bon grain de l’ivraie sur le fin-fond des intentions de chacun…

Qui était Ismaïl Haniyeh ?
Né le 29 janvier 1962 à Al-Shati, un camp de réfugiés palestiniens au nord de Gaza, Haniyeh est un homme d’État palestinien et le chef de file de Hamas depuis le 6 mai 2017. Haniyeh, a étudié la littérature arabe à l’université islamique de Gaza. Il a rapidement adhéré à la politique militante dès la création de Hamas en 1987.
Après trois ans de prison, le gouvernement de Yitzhak Rabin expulse Haniyeh vers le Liban en 1992. Il rentre à Gaza en 1993, devenant l’homme de confiance et le secrétaire du chef spirituel de Hamas, Ahmed Yassine, qui a été assassiné par un missile de l’armée israélienne en mars 2004. Partisan d’une ligne pragmatique, Ismaïl Haniyeh, devient une figure incontournable, intégrant Hamas à la vie politique palestinienne.
Après la victoire de Hamas aux élections municipales de 2005, Haniyeh est la tête de liste aux élections législatives de janvier 2006, où Hamas remporte 74 sièges au parlement palestinien. Le 29 mars 2006, Haniyeh devient alors Premier ministre de l’Autorité palestinienne. Ce mandat est marqué par une grave crise politique, avec le rejet du gouvernement par l’Occident, des affrontements armés avec Israël et des tensions internes. Il échappe à plusieurs tentatives d’assassinat, notamment le 14 décembre 2006, imputée à Mohammed Dahlan.
Après les négociations de La Mecque, Haniyeh démissionne le 15 février 2007 et revient quelques semaines plus tard en formant un gouvernement d’union nationale le 15 mars 2007. Le 14 juin 2007, il est limogé par le président Mahmoud Abbas après sa prise de pouvoir dans la bande de Gaza.
Le 8 janvier 2012, à Tunis, lors de sa première sortie de la bande de Gaza depuis 2007, Haniyeh promet « des jours difficiles » à Israël et appelle « les peuples du printemps arabe à lutter pour la Palestine ». Le 11 février 2012, à Téhéran, durant les célébrations du 33e anniversaire de la Révolution islamique, il déclare que « Hamas ne reconnaîtra jamais Israël » et réaffirme que « la lutte continuera jusqu’à la libération de la totalité de la Palestine et d’Al Qods, et le retour de tous les réfugiés palestiniens chez eux ».

A.C.

 

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