Au fil des années, l’examen des affaires des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi enchaîne les retards et les reports. Le Tribunal de Première Instance de Tunis a, une fois encore, décidé de reporter l’examen de l’affaire de Feu Mohamed Brahmi pour le 30 octobre 2020, et ce afin d’appliquer les dispositions préliminaires.
Dans ce même contexte, la demande de libération, formulée par la défense de l’un des suspects, a été rejetée. C’est ce qu’a indiqué le directeur de l’information et le substitut au procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Tunis, Mohsen Dali, dans une déclaration accordée à l’agence TAP.
C’était à l’issue d’une audition avec la défense des martyrs. La défense du martyr Mohamed Brahmi a demandé à ce que les documents détenus par le ministère de l’Intérieur soient fournis à la justice, chose que le département de l’Intérieur a refusé depuis 7 selon Maître Imen Kezaza, avocate et membre du comité de défense du martyr, qui s’est aussi exprimée à l’agence TAP.
Le ministère de l’Intérieur, poursuit-elle, ne s’est pas conformé aux règles préliminaires émanant du Tribunal, notamment en ce qui concerne les appels téléphoniques impliquant les suspects qui seraient impliqués dans les assassinats politiques.
D’autre part, l’avocate a rappelé que le terroriste ayant commandité l’assassinat, Kamal Kadhkadhi, a été abattu lors d’une opération sécuritaire. D’un autre côté, c’est le terroriste Abou Bakar Al Hakim qui a exécuté le plan d’assassinat. Ce dernier doit faire l’objet d’un mandat émis par Interpol selon l’avocat car il détient des informations sur Kadhkadhi.
Autre demande formulée par la défense du martyr : les raisons du changement de la brigade sécuritaire qui a effectué une descente au domicile de la tante du terroriste Abou Bakar Al Hakim, sachant que la demeure est située juste à côté de celle du martyr Mohamed Brahmi. « La patrouille ayant surveillé la maison n’est pas la même qui a effectué la descente. Cette dernière s’est trompée d’adresse, ce qui a permis au terroriste de prendre la fuite », a encore déclaré Maître Imen Kezaza.