L’armée américaine a attaqué la base aérienne stratégique à Shaayrat près de Homs au centre de la Syrie. Cette intervention survenue à une heure tardive, dans la nuit de jeudi à vendredi, a engendré la mort de 4 militaires syriens et la destruction totale de la base. Près de 60 missiles de croisière de type Tomahawk ont été tirés « en réponse » à l’attaque chimique qui a fait au moins 86 morts dont des enfants et des femmes, à Khan Cheikhoun. Le régime de Bachar Al Assad a été accusé par les forces occidentales d’avoir utilisé des armes chimiques pour tuer des civils. Une accusation qui rappelle l’accusation américaine à l’Irak de détenir des armes bactériologiques et de destruction massive en l’an 2003. Rappelons que la guerre en Irak a été déclenchée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour la même raison, avant de se rendre compte quelques années plus tard que « c’était une erreur » selon le premier ministre du Royaume-Uni, Tony Blair. De son côté, le ministre des affaires étrangères syrien, Walid Mouallem a démenti ces accusations en insistant que le régime syrien n’a jamais utilisé des armes chimiques contre les civils ni même contre les terroristes. Mouallem a affirmé que le régime n’utilisera en aucun cas ces armes. Il a accusé les forces occidentales d’avoir « politisé » le massacre de Khan Cheikhoun pour « violer » le territoire syrien au profit des groupes terroristes. Cette frappe américaine a suscité de nombreuses réactions internationales: l’Arabie Saoudite, la Grande- Bretagne, et la France ont exprimé leur « satisfaction » après cette attaque et ils ont accordé leur bénédiction à toute intervention américaine visant la chute du « régime dictatorial » de Bachar Al Assad. Trump, qui, au début de son ascension au pouvoir, s’est montré réticent à l’égard de la crise syrienne, a changé de position, quelques semaines après ses négociations avec le premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu. Trump a appelé la communauté mondiale à le rejoindre pour mettre un terme « au bain de sang syrien« . Lors d’une allocution télévisée, il a assuré que cette frappe aérienne était « dans l’intérêt vital de la sécurité nationale ». « j’appelle toutes les nations civilisées à mettre un terme au massacre et au carnage en Syrie », a-t-il justifié. Pour sa part, le président russe, Poutine a qualifié cette frappe américaine « d’agression contre un Etat souverain, violant la loi internationale en usant d’un prétexte artificiel ». D’après Poutine, le fait d’ignorer complètement l’utilisation d’armes chimiques par les terroristes ne fait qu’aggraver la situation. D’autre part, la Chine a appelé à éviter toute nouvelle détérioration de la situation en Syrie. Quant à l’Iran, l’allié principal de la Syrie, a « vigoureusement » condamné les frappes américaines. Les réactions des pays arabes ne sont pas encore révélées hormis l’Arabie Saoudite qui a félicité Trump pour « son courage« .