14 septembre 2012, la représentation diplomatique américaine à Tunis a été attaquée et saccagée: un incident sans précédent dans un pays comme la Tunisie ayant depuis des décennies de bonnes relations diplomatiques avec le reste du monde. Néanmoins, l’ambassade américaine était le théâtre de manifestations monstres quand des assaillants, se définissant « islamistes » se sont attaqués à l’ambassade causant d’importants dégâts, la Tunisie, plongée dans une crise financière s’est trouvée contrainte de payer 500 000 € pour les dégâts causés à l’intérieur de l’école américaine, qui a été incendiée. L’affaire remonte à la surface, 5 ans plus tard, quand l’ancien président provisoire de la République Moncef Marzouki accuse en filigrane l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali d’avoir manqué à son devoir lors de l’attaque contre le siège de l’ambassade américaine à Tunis. » Hamadi Jebali avait disparu ce jour là, il ne répondait pas à mes appels, Rachid Ammar, le ministre de l’Intérieur, Ali Larayadh, et les hauts responsables sécuritaires ont été à leur tour aux abonnés absents. J’ai reçu un coup de fil de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, m’informant qu’elle n’est pas parvenue à joindre Hamadi Jebali. J’étais alors obligé de mobiliser la sécurité présidentielle pour protéger l’ambassadeur américain afin d’éviter le scénario de l’assassinat de l’ambassadeur américain à Tripoli ce qui a permis d’ailleurs d’épargner le pays d’une intervention militaire américaine. » a-t-il déclaré dans l’émission Chahed Ala Alasr ( témoin de l’époque) sur la chaîne qatarie Al Jazeera. Ces déclarations de Marzouki accusant non seulement ses collaborateurs politiques de l’époque mais également les institutions sécuritaires du pays ont suscité de vives réactions sur la scène politique étant donné les graves répercussions de ces propos et il convient de se poser des questions sur le timing de ces déclarations. Pourquoi l’ancien président provisoire de la République a-t-il décidé de révéler tous ces faits maintenant? Est-il concevable que la toile de fond de l’Etat tunisien soit levée si scandaleusement sur une chaîne étrangère? Quelle image la Tunisie aura-t-elle devant ses voisins et devant les pays amis après ces propos qui mettent en doute le « sérieux » de l’Etat dans la protection des représentations diplomatiques? Marzouki donne l’image d’une Tunisie qui se joue de sa propre sécurité et qui n’honore pas ses engagements avec les pays amis. Il a préféré étaler le linge tunisien chez les qataris au lieu de le faire dans son pays » en petit comité« . L’Etat tunisien va-t-il persévérer dans son silence face aux déclarations parfois rocambolesques et plus souvent graves de Marzouki qui, cette fois-ci, a accusé carrément l’armée de ne pas avoir obéit à son ordre » J’ai demandé une intervention des forces militaires mais Rachid Ammar avait réclamé un ordre écrit pour faire intervenir l’armée afin de pouvoir sauver l’ambassadeur.« a-t-il souligné. Pour sa part, Hamadi Jebali n’a toujours pas répondu aux accusations de Marzouki, pourtant il lui avait répondu quand il l’avait accusé de ne pas avoir voulu de lui à la tête du pouvoir. Toutefois, la réaction la plus rapide était celle de l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Larayadh qui a démenti les propos de Marzouki en affirmant que les forces sécuritaires ont empêché les manifestants de s’infiltrer dans le périmètre de l’ambassade. » La brigade antiterroriste a participé à cette « bataille » du début jusqu’à la fin aux côtés des forces militaires et présidentielles contrairement aux dires de Marzouki » a-t-il précisé.
Marzouki ne finira pas de nuire à son pays de sitôt.