Une semaine après le carnage de Sousse, le ministère de l’intérieur est plus que jamais pointé du doigt. Les forces de l’ordre ont mis une demi-heure avant de parvenir à l’hôtel Impérial Marhaba et de neutraliser Seifeddine Rezgui. Ce retard a permis au terroriste ‘d’exécuter’ 39 touristes avec son arme automatique.
Pourquoi cette intervention a été tragiquement aussi lente ?
Telle est la question à laquelle Pierre Puchot, journaliste de Mediapart, a essayé de Répondre par un article intitulé « En Tunisie, les forces de sécurité sont prises en défaut à Sousse ».
Un circuit de communication en défaillance
Le journaliste a tout d’abord expliqué comment fonctionne généralement le circuit d’information en cas d’alerte d’une attaque terroriste. En fait, toute alerte provenant d’un citoyen ou d’un agent de l’ordre est transmise à la salle des opérations du ministère de l’intérieur. Celle-ci informe le directeur général de la sûreté nationale, qui à son tour alerte le directeur général des unités d’intervention.
Ce dernier ordonne à la direction de l’antiterrorisme de mobiliser la brigade nationale d’intervention rapide (BNIR).
La (BNIR) est en effet une unité d’intervention opérant dans toutes les grandes villes et notamment les villes touristiques.
Selon le journaliste de Mediapart, elle est mobilisable en moins de 10 minutes. Son arrivée au lieu de l’attentat en 10 minutes aurait certainement pu sauver des vies.
Ce circuit de l’information n’a pas fonctionné vendredi, bien que les forces de l’ordre aient été alertées depuis le début de l’attaque terroriste. Il a fallu que la directrice même de l’hôtel informe le ministre de l’intérieur avant que que les unités d’intervention ne soient mobilisées.
Citant des cadres sécuritaires, le journaliste a expliqué que le dysfonctionnement de ce circuit est du au limogeage du directeur général de la sûreté nationale. « Ce limogeage s’est accompagné de la suppression pure et simple de ce poste à la direction générale de la sûreté nationale, la direction de la police étant dès lors censée être directement assurée par le secrétaire d’État aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly, nommé en février 2015″, ajoute le journaliste.