Une phrase très précise n’est pas passée inaperçue dans la déclaration du président de la République, Béji Caïd Essebsi, durant la soirée du lundi 29 octobre 2018 de Berlin au sujet de l’attentat terroriste de l’avenue Habib Bourguiba. « On pensait en avoir fini avec le terrorisme. J’espère que ce n’est pas le terrorisme qui va se débarrasser de nous », a-t-il déclaré au micro de la Télévision Tunisienne.
Observateurs et internautes y ont vu un terrible aveu d’échec du président de la République, lui qui, selon ces critiques, était habitué à positiver. Pour sa part, l’ancien nidaïste Lazhar Akremi est allé plus loin. Intervenant sur un plateau TV durant la soirée du lundi 29 octobre 2018, il a laissé entendre que l’attentat n’était pas vraiment le fruit du hasard. « C’est comme si le Chef de l’Etat s’y attendait, compte tenu du contexte politique », a-t-il déclaré.
Des propos sortis de leur contexte selon Carthage
Face à ces interprétations, le département de la communication de la présidence de la République a été contraint de réagir par la voie de Saïda Garrache, porte-parole de Carthage. « Malheureusement, une fois encore, il n’y a pas eu seulement des propos sortis de leur contexte : on s’est penché sur une phrase que certains ont délibérément choisie », a-t-elle déclaré le matin de ce mardi 30 octobre 2018 sur Shems FM.
Selon Garrache, le Chef de l’Etat a surtout voulu dire que l’atmosphère générale expose le pays au terrorisme. « Il y a eu des victoires face au terrorisme, et on croyait l’avoir contenu dans les montagnes. Le président parlait des tiraillements, des règlements de compte politiques et des ambitions électorales », a-t-elle ajouté.
La porte-parole de la présidence a souligné que les partis extrémistes européens n’ont jamais remis en doute les symboles de l’Etat en cas d’attaque terroriste. « Ce qui s’est passé hier en Tunisie n’est pas à la hauteur de notre pays. La déclaration du Chef de l’Etat était claire et cohérente », a-t-elle encore dit.