En tourisme comme ailleurs, s’imaginer que tout change parce qu’un nouveau ministre arrive est une illusion. On ne compte plus le nombre de ministres depuis janvier 2011, et pourtant, nous y revoilà à la case départ ! Nos structures anciennes ne se sont jamais adaptées à notre situation nouvelle, et nos professionnels n’arrivent pas à tenir le taureau par les cornes tant ils sont fragilisés par une situation financière très précaire.
Les auteurs de l’acte barbare du Bardo ont voulu tuer tout ce qu’ils ne sont pas et pour la première fois, la gestion du crime, malgré quelques maladresses, a été menée dans la transparence, ce qui nous a valu une grande sympathie au sein de tous les marchés qui constituent notre tourisme ! Et voilà qui est positif me direz- vous. Et non, certains professionnels cèdent à la pression des mêmes Tours Opérateurs et proposent dans la panique, un énième bradage des prix comme si la sécurité pouvait être garantie par une quelconque baisse des prix.
Il faut attendre trois semaines pour comparer l’état des réservations avec la même période de l’année dernière et se prononcer sur une éventuelle baisse de l’activité et de son éventuelle ampleur. Certains T.O., toujours les mêmes, insistent pour que les professionnels baissent les prix dans leurs seuls intérêts particuliers et les derniers à en profiter seraient les clients. Notre produit traine encore une mauvaise image et il est très urgent de penser à y remédier en investissant dans la rénovation et dans la formation, et pour ce faire, une baisse des prix nous enfoncerait encore plus dans la médiocrité !
Avant l’acte barbare du Bardo, le rouble s’est dévalué en raison de la situation économique en Russie, et ceci a influencé négativement le marché russe. Pourquoi ne pas vendre en roubles à nos T.O. russes pour booster les arrivées de ce marché quitte à utiliser cette monnaie pour l’importation de produits russes nécessaires à notre économie ? On pourrait agir de même avec le Dinar algérien pour remplacer au mieux les défaillances sur les marchés européens !
Le volcan du terrorisme continuera à déverser sa lave dans la région, faudrait-il baisser les tarifs à chaque secousse ? L’avancée en crabe est insupportable et conduira au désastre si les responsables du secteur, professionnels et administration, ne prenaient pas les problèmes à la racine avec courage, autorité et s’appuyant sur une vision globale. Il nous manque un rêve national et une solidarité nationale autour d’un projet identifié ! En Tunisie, les réseaux de contrebande ont fait alliance avec les terroristes, c’est pourquoi nous ne pourrons chasser de notre esprit ces scènes fulminantes de violence et de sauvagerie que si nous nous unissions autour d’un programme commun à moyen et long termes, le court terme étant plus qu’incertain !