Soufiane Sliti, porte parole du tribunal de première instance de Tunis a, à travers sa déclaration, suscité plus d’interrogations qu’il ne le pensait.
En effet, il a affirmé qu’aucune interdiction de voyage n’a été émise par la justice civile à l’encontre de Dorsaf Ben Ali, fille du président déchu et épouse de Slim Chiboub, « contrairement à ce qui a été avancé par certains médias et certains milieux ».
Sliti a fait savoir que le juge d’instruction avait à un certain moment émis un mandat à ce propos et qu’il l’avait levé ensuite et, depuis, aucune interdiction n’a été décidée par la justice civile à l’encontre de Dorsaf Ben Ali.
Cette dernière souffre d’une grave maladie et doit être opérée d’urgence en France mais elle est empêchée de quitter le pays sans aucune justification légale.
Un vaste mouvement de solidarité anime les réseaux sociaux pour venir en aide à une « citoyenne dont le seul tort est d’être la fille d’un président déchu et l’épouse de Slim Chiboub« . Mais aucune réponse n’a malheureusement été donnée par le porte parole du tribunal concerné pour expliciter cette affaire.
Tout ce que l’on sait, aujourd’hui, c’est qu’aucune mesure ni jugement n’interdit à cette tunisienne de partir se soigner et de se faire opérer à l’étranger, alors pourquoi l’en empêche-t-on?
Qu’on explique à ceux qui le demandent et qu’on éclaire leur lanterne sur les raisons d’une telle attitude
Au pays du prix Nobel 2015, privée d’un droit élémentaire
Pourquoi donc cet acharnement à laisser cette dame mourir sans lever le petit doigt? Où sont les défenseurs des droits de l’homme, où sont les activistes et autres droits de l’hommistes qui n’arrêtent pas de nous chauffer les oreilles avec des discours aussi pompeux que creux. Que font ceux qui veillent à l’instauration d’un État de droit, un État où tous les tunisiens bénéficient des mêmes droits et remplissent les mêmes devoirs envers un pays qui leur appartient à tous sans exception aucune. Comment peuvent-ils accepter de laisser évoluer cet esprit de vengeance alors que l’on prône la justice et la réconciliation ?
Dorsaf est une citoyenne tunisienne à part entière, c’est une maman de deux enfants qui regardent leur mère s’éteindre sans pouvoir rien faire pour la sauver. Dorsaf est la fille de Naïma Kefi et la petite fille du général Kefi qui a rendu d’éminents services à ce pays.
Pour ceux qui semblent faire fi de toutes les valeurs, c’est un être humain fragilisé par le pire des maux, mais dont la réputation est exemplaire même à l’époque où son père était président de la République. Elle n’a pas à payer aujourd’hui pour les autres.
Il est injuste qu’en Tunisie, ce pays du prix Nobel de la paix, une citoyenne soit privée du droit de se faire soigner à l’étranger en dernier recours, alors que c’est un droit élémentaire pour tout le monde.
Cela relève de la non-assistance à personne en danger donc un délit pénal.
Ceux qui seront responsables de la mort de cette dame, auront à coup sûr, et nous tous avec, cela sur la conscience et auront marqué un gros point noir dans la révolution de la dignité . Il ne s’agit nullement de légalité ou de respect des lois dans le cas d’espèce, mais bel et bien d’un acharnement revanchard de la part de certaines gens dont la haine n’a pas de limite.
F.B