Sur les réseaux sociaux, les anti-vaccins avancent, étude à l’appui, que se faire vacciner contre la grippe augmenterait le risque d’attraper le Covid-19. Il s’avère, en réalité, que cette étude est bien plus ancienne que l’apparition du nouveau coronavirus.
Alors que la campagne de vaccination contre la grippe s’apprête à être lancée, les pro et les anti-vaccins s’affrontent déjà. Un article publié le 27 septembre dernier sur la plate-forme participative Agoravox, et partagé sur les réseaux sociaux, mentionne qu’un collectif interprofessionnel de soignants belges a lancé une action en référé devant le tribunal de Bruxelles afin de dénoncer “la recommandation officielle surréaliste d’une vaccination massive contre la grippe saisonnière”. Cette même source affirme, dans un second temps, qu’une récente étude menée au sein de l’armée américaine “fait état d’un risque d’infection au coronavirus majoré de 36% pour les personnes ayant reçu une vaccination contre la grippe saisonnière”.
Des propos qui ont de quoi inquiéter les personnes les plus réticentes à l’idée de se faire vacciner. Comme l’indique le journal le Monde, l’étude mentionnée ne traite en aucun cas d’une potentielle corrélation entre le vaccin contre la grippe et le Covid-19 puisqu’elle a été publiée bien avant que le SARS-CoV-2 fasse son apparition.
*Désengorger les hôpitaux
Dans les faits, l’étude publiée dans la revue Vaccine et menée par Greg G. Wolff, chercheur au sein du département américain de la défense visait à savoir si la vaccination contre la grippe pouvait augmenter le risque d’attraper d’autres virus respiratoires, ce que l’on appelle l’interférence virale. Pour mener à bien ses recherches, l’auteur a étudié près de 9 500 échantillons prélevés chez des membres des forces armées et leurs familles afin d’analyser les potentiels virus. Il a regardé si ces personnes avaient contracté un autre virus au cours de la saison hivernale 2017-2018. Il en ressort que 7,8% des personnes vaccinées contre la grippe ont été infectées par un coronavirus contre 5,8% des personnes n’ayant pas reçu le vaccin. Des résultats qui apparaissent peu significatifs tant l’écart constaté est faible.
Greg G. Wolff tient à rectifier la mauvaise interprétation faite de son étude. Il se montre, a contrario, rassurant et précise que les personnes vaccinées ont été moins malades que les autres. “Une protection significative contre la grippe a été associée à la vaccination et une légère diminution des chances d’infection par d’autres virus respiratoires a également été constatée”, indique-t-il.
Pour rappel, l’Académie nationale de médecine recommande de rendre obligatoire la vaccination contre la grippe pour tous les professionnels de santé. Le président du conseil scientifique français, Jean-François Delfraissy, de son côté, a appelé à faire « un geste citoyen » en se faisant vacciner. L’objectif ? Désengorger les hôpitaux et faciliter le diagnostic des médecins en pleine pandémie.
(Yahoo)