La Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) a exprimé, à travers un communiqué rendu public ce mardi 15 novembre, son étonnement quant à l’audition, durant une heure et demie, du directeur de Business news Nizar Bahloul ainsi que de l’un de ses collaborateurs par la brigade criminelle. A l’origine de cette audition, une plainte a été déposée, sur la base du fameux article 54, par la ministre de la Justice au nom de la Cheffe du gouvernement suite à un article d’analyse intitulé « Najla Bouden, une gentille woman », publié le 10 novembre.
La FTDJ considère que cette pratique qui touche au fond les droits de la liberté et de l’expression, au moment où notre pays abrite des manifestations internationales dont le Sommet de la Francophonie (19 et 20 novembre à Djerba), s’inscrit dans le cadre d’une campagne de pression et de restrictions, orchestrée à l’encontre des directeurs de journaux ainsi que des journalistes sur fond d’articles d’analyse et de productions journalistiques jugeant ou critiquant le rendement gouvernemental.
La FTDJ a dans ce sens exprimé son soutien indéfectible à Nizar Bahloul et à ses collaborateurs contre tout acte abusif dont ils pourraient faire l’objet.
Il s’agit selon l’Association des directeurs des journaux, d'un nouvel épisode qui intervient juste après l'audition de notre collègue Ridha Kéfi, d’un feuilleton consistant à faire taire les voix, et d'agression contre la liberté de la presse ainsi que d’une orientation ferme visant à museler les entreprises médiatiques économiquement et socialement. En témoigne, la démission de l’Etat de son rôle de soutien et d’appui à ces entreprises pour surmonter les crises économiques auxquelles elles font face depuis longtemps.
La FTDJ, qui a dénoncé fermement ces pratiques, a également revendiqué à travers ce communiqué, des garanties juridiques aux directeurs des journaux et aux journalistes et le droit des Tunisiens à l’information relative à tout ce qui se passe dans leur pays, loin de toutes formes de harcèlement et de procès touchant aux droits des journalistes à s’exprimer librement.
La Fédération a rappelé que seul le décret 115 de 2011 est habilité à être appliqué pour les journalistes opérant dans la presse écrite et électronique et non la Loi 54, dont certains membres du gouvernement ont exprimé la non-application à l’encontre des journalistes.
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