La grande inquiétude qui pèse sur la transition démocratique est liée à la crainte de la voie des armes que certaines franges du salafisme ont déjà choisie et qui pourrait faire basculer le printemps tunisien, à l’instar de la Libye ou de la Syrie, dans un bain de sang.
Il faut souligner que le printemps arabe a été une véritable aubaine pour le salafisme dans le monde arabe. En effet, les prisons se sont ouvertes pour des milliers de militants, dont une partie était des revenants d’Afghanistan et qui étaient emprisonnés et fortement réprimés du temps de la dictature. Par ailleurs, beaucoup de militants de ce mouvement et qui ont trouvé refuge dans certains pays européens ou dans les pays du Golfe ont pu rentrer en Tunisie après le 14 janvier 2011. Mais cette nouvelle ère de liberté a permis aux salafistes de reconstruire leurs organisations et d’entamer une forte présence dans l’espace public. Une apparition tout aussi fulgurante que surprenante d’un courant considéré jusque-là comme étranger à la culture tunisienne et au sunnisme modéré pratiqué.