Aux Pays-Bas, Geert Wilders veut « désislamiser » la société

Aux Pays-Bas, Mark Rutte connaît désormais les cartes que son premier opposant, Geert Wilders, va abattre lors de la campagne des législatives pour les élections du 17 mars. Sans surprise, le leader de l’extrême droite joue à fond la carte du nationalisme. Dans une brochure de 51 pages, le PVV (Parti de la liberté) prône le retrait de l’Union européenne, le retour aux frontières nationales et la fermeture du pays aux migrants en provenance des pays islamiques.
Geert Wilders, 57 ans, milite également pour interdire le droit de vote aux binationaux. Il entend revenir à un pays fier de ses valeurs traditionnelles et donc « sans foulard ». Les réfugiés syriens seront également bannis de la protection de l’asile. « Les Pays-Bas sont devenus un pays méconnaissable. Les terroristes de rue immigrés, souvent marocains, terrorisent les Néerlandais partout, » écrit le PVV dans son manifeste.
Ce n’est pas la première fois que le leader du PVV pointe les Marocains. En septembre 2020, la Cour d’appel néerlandaise avait condamné des propos tenus par lui en 2014, mais la cour ne lui a pas infligé de peine et a annulé sa condamnation pour incitation à la haine. Pour le PVV, l’islam ne doit plus être considéré comme une religion, mais comme une « idéologie totalitaire » et, à ce titre, les écoles coraniques, les mosquées et le Coran seraient proscrits. Un ministre de l’Immigration, de la Remigration et de la Désislamisation serait nommé dans un gouvernement Wilders.
*Le CDA exclut une alliance avec l’extrême droite
Aux Pays-Bas, le vote à la proportionnelle rend peu probable l’arrivée au pouvoir d’un seul parti. Le PVV, deuxième dans les sondages avec entre 12 et 14 % des intentions de vote, devrait remporter une vingtaine de sièges (sur 150) à la Chambre basse en mars. La radicalité de son programme a fait réagir les démocrates-chrétiens du CDA qui ont exclu une alliance avec lui. Wopke Hoekstra, actuel ministre des Finances et chef de file du CDA, a déclaré qu’il ne formera d’alliance qu’avec des partis qui « prennent la Constitution au sérieux et la soutiennent pleinement ».
Le CDA gouverne actuellement avec les libéraux (le VVD) de Mark Rutte et il est très probable qu’il demeurera dans la position du parti de coalition minoritaire après les législatives. À trois mois des échéances électorales, le Premier ministre néerlandais peut être assez serein. Il fait la course en tête avec plus de 26 % des intentions de vote, et sa gestion de la crise sanitaire a plutôt conforté sa base électorale. Ses concessions au niveau européen, avec l’acceptation d’un plan de relance (soutenu par le patronat néerlandais) pour lequel il avait d’abord exprimé un refus, ne lui valent pas de mauvais sondages.
On notera par ailleurs que Geert Wilders s’inscrit pleinement dans le courant climatosceptique : il prône le démantèlement des éoliennes en mer « pour faire de la place au bateau », l’arrêt des parcs solaires qui nuisent aux paysages, le retrait de l’accord de Paris et l’abandon du Green Deal européen. En revanche, il cajole un public épris d’animaux domestiques puisqu’il entend inscrire les droits des animaux dans la Constitution, la mise en place d’une police pour les protéger, l’aggravation des sanctions pour les personnes qui les maltraitent, l’interdiction de l’abattage rituel et l’allocation d’une aide financière aux plus de 70 ans pour les frais vétérinaires.
Au niveau européen, Geert Wilders est allié au Rassemblement national de Marine Le Pen et à la Ligue de Matteo Salvini au sein du parti Identité et Démocratie.
(Le ¨Point)

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