AVEC LES DENTS

 

La société civile qui tire sa force de ses citoyens, a décidé de ne plus accepter d’être administrée comme une colonie. Depuis l’indépendance, la totalité du littoral de Sfax s’est vu confisqué par des usines pollueuses qui se sont par la suite avérées tueuses : Faune et Flore ont subi un véritable crime contre l’humanité. Il faut voir l’état de déliquescence culturelle, sécuritaire, sanitaire et environnementale de Sfax qui n’a plus que tragédie et désolation à offrir, et cela est dû essentiellement à la gabegie et parfois à la complicité passive des responsables régionaux ; pour ce qui est des pouvoirs gouvernementaux, la ville a balancé entre laxisme et cynisme, ce qui, d’ailleurs, est le cas de beaucoup d’autres régions du pays ! Quelqu’un a-t-il jamais chiffré le coût économique et financier de la pollution de la mer, de l’air et de la forêt ? Nous avons plus que jamais besoin, et partout dans le pays, de responsables élus ou désignés qui offrent à tous les citoyens une indispensable proximité avec les différents services de l’Etat !
La société civile possède un beau projet pour les décades et les générations futures, et elle voudrait compter sur un soutien sans faille de tous les Tunisiens du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Un soutien d’abord moral, ensuite financier ! Dans cet ambitieux projet, il n’y aura pas de place pour les politiques qui croient encore pouvoir décider à la place des citoyens.
Récupérer tout le littoral et faire la jonction avec les autres villes côtières est ce qu’il y a de plus logique, de plus simple et de plus rentable à réaliser. Il s’agira de reprendre le projet TAPAROURA et de déboulonner la SIAPE sans délai aucun, tout en prenant le plus grand soin de ses centaines d’employés qui mériteraient indemnités et priorité dans le nouveau projet. Sfax pourra ainsi revendiquer sa position de porte de la Méditerranée. Ce projet pourrait relier Sidi Mansour à Mahres dans un premier temps, pour aller s’étendre jusqu’à la Skhira par la suite. Il est question de créer des centaines de milliers d’emplois dans les dix années à venir. Inutile de rappeler que cela devrait rapporter gros à la région d’abord, mais surtout à l’Etat Tunisien.
Sfax, rappelons-le, est la deuxième grande ville du pays avec plus d’un million d’habitants. Il sera question d’agrandir le port sur le versant Sud, n’en déplaise aux experts en expertise du Ministère du Transport, il sera question de créer une grande zone industrielle à développement durable, avec la High Tech, la manufacture propre, l’informatique, une plate forme logistique, pourquoi pas un golf, du loisir, de l’immobilier de bon goût, avec un retour graduel de l’agriculture à Aïn Fallat. Il faudra attirer des investisseurs nationaux et internationaux qui prônent la création d’emplois et la recherche du développement pour réaliser le bien-être aux générations futures et redonner confiance aux milliers de jeunes égarés en les éloignant pour toujours de l’endurcissement et de la haine contre la société ! Ce projet ne laissera aucune place aux partisans de la haine, des clivages et de la division. Notre Tunisie fraternelle doit être construite autour du socle républicain ! Il faut penser à cinq grands pôles : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre. Et Sfax fera le départ du pôle Sud. On peut aisément imaginer l’avenir avec un axe Sfax-Djerba avec l’autoroute déjà en cours de réalisation, et avec un chemin de fer rénové et adapté aux besoins du tourisme.
Ce grand projet pourrait permettre de désenclaver la Médina pour la restaurer et en faire un grand centre culturel où l’art, l’artisanat de qualité, la gastronomie et les maisons d’hôtes pourraient réconcilier les Sfaxiens avec leur patrimoine et leur authenticité. La société civile a décidé de récupérer, avec les dents s’il le fallait, les espaces de la SIAPE et des sociétés pollueuses. Ce combat aura lieu certes avec la volonté et la détermination sans faille, mais aussi avec le sourire sans mettre l’écume aux lèvres, et dans le civisme absolu. Il va falloir tout repenser, tout changer en mettant au vestiaire les anciens clivages régionalistes stériles. Ce grand projet sera avant tout un acquis pour la nation et verra flotter le plus grand drapeau rouge et blanc jamais hissé. L’idée que les citoyens donnent leurs avis et prennent l’initiative sur des questions qui les concernent au premier chef, provoquera certainement des démangeaisons et des ulcères chez certains responsables d’une autre époque, et vu l’enjeu majeur, le combat sera long et vaudra certainement la peine d’être mené !

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