Le groupe « Avocats pour la protection des droits et libertés » a estimé que ce qui s’est passé en Tunisie le 25 juillet est « un coup d’Etat contre la Constitution, accompagné de plusieurs violations constitutionnelles contenues dans les décisions annoncées par le président de la République ».
Le coordinateur médias du groupe, Islam Hamza a rappelé dans une conférence de presse tenue aujourd’hui mercredi 1er septembre à Tunis que « l’objectif de la création de ce groupe est de garantir la mesure dans laquelle la loi et la Constitution sont respectées contre toutes les violations qui pourraient survenir plus tard à travers les décisions du président de la République. »
« Aui fond, nos craintes s’étaient révélées fondées, des violations ayant eu lieu, assure Islam Hamza. Cela a nécessité la formation d’un comité de défense qui sera permanent jusqu’à l’achèvement des mesures exceptionnelles et de la violation constitutionnelle qui l’accompagne. Le président de la République insiste sur le fait qu’il respecte la loi et la Constitution, mais la vérité est tout autre. La preuve en est la concentration entre ses mains de tous les pouvoirs dont la Constitution consacre pourtant le partage, devenant de la sorte le souverain absolu dans le pays en gelant l’autorité législative du parlement. »
De son côté, Malek Ben Amor, membre du Groupe a relevé que « ces violations consistent essentiellement dans les procès militaires qui ont touché des parlementaires et mis des personnes en résidence surveillée, notamment des juges, des avocats et des ministres dont le nombre dépasse les douze personnes, en plus des décisions d’interdiction de voyager qui ne concernent pas une liste nominative, et basées essentiellement sur la qualité de la personne concernée, en plus de la fermeture de certains sièges ».
Ben Amor a critiqué à cet égard la fermeture des deux sièges de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), exprimant sa crainte de voir les données personnelles contenues dans les fichiers internes subir des fraudes ou manipulations, y compris les données des lanceurs d’alerte.
Il accuse enfin le président de la République de ce qui pourrait les affecter suite de ses décisions.
Rappelons que la création du groupe « Avocats pour la protection des droits et libertés » a été annoncée début août dernier dans le but de « surveiller les violations et abus des droits individuels et publics, et d’y remédier par tous les moyens légaux et légitimes », à en croire le groupe.
H.A.