Le 30 juin, le président Tebboune a nommé chef du gouvernement le discret technocrate Aymen Benabderrahmane. Ancien ministre des Finances, il va avoir la lourde tâche de tenter de sortir l’Algérie de la grave crise économique dans laquelle elle est plongée, analyse L’Expression.
Le président Abdelmadjid Tebboune a dévoilé [mercredi 30 juin], le nom de son Premier ministre. Il a choisi de nommer l’ancien ministre des Finances dans le gouvernement sortant, Aïmene Benabderrahmane, et l’a chargé de former le gouvernement dans les plus brefs délais.
Ancien gouverneur de la banque d’Algérie entre 2019 et 2020, Aymen Benabderrahmane se voit entamer sa nouvelle fonction avec une fausse note fortuite. L’absence de sa biographie sur l’ensemble des sites officiels a été à l’origine d’un lapsus et le nouveau Premier ministre s’est vu attribuer celle de Abderrahmane Raouya, son prédécesseur au ministère des Finances. Un portefeuille qu’il a hérité en juin 2020 à la faveur d’un remaniement ministériel partiel opéré par le chef de l’État.
Méconnu du grand public, le nouveau Premier ministre, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans les finances publiques, possède un profil de technocrate. L’ex-grand argentier du pays, né le 30 août 1966 à Alger, est en fonction depuis 1991 dans le secteur financier.
Le nom de Aymen Benabderrahmane, aux côtés de Sabri Boukadoum ou encore Abdelaziz Khellaf, circulait, depuis quelques jours déjà, sur les réseaux sociaux comme étant de probables successeurs d’Abdelaziz Djerad.
*La lourde tâche de l’économie
Il y avait du vrai donc dans la rumeur et le choix du président Tebboune s’est finalement porté sur son ministre des Finances. Sa décision de nommer un financier à la tête du gouvernement répond à l’urgence de lancer les réformes dans ce secteur. Le gouvernement de Benabderrahmane se penchera quasi exclusivement sur les questions économiques et laissera la chose politique à Abdelmadjid Tebboune.
Il aura à se concentrer sur la grave crise financière qui secoue le pays en raison de la baisse drastique des réserves de change induite par la chute du prix du baril de pétrole, mais devra aussi trouver le moyen de redémarrer la machine économique atteinte d’une paralysie totale qui touche l’ensemble des secteurs. La pandémie mondiale de Covid-19, qui s’est greffée à une conjoncture déjà chaotique, complique encore davantage la tâche de Benabderrahmane.
Face au chômage endémique, une valeur du dinar en chute libre, un pouvoir d’achat effondré et des milliers d’entreprises en très grosses difficultés, le nouveau Premier ministre a besoin de plus que du génie pour faire sortir le pays de l’ornière. Les défis sont immenses. Les attentes sont énormes. Aymen Benabderrahmane sera-t-il l’homme de la situation
(L’Expression)