L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, a annoncé ce dimanche 8 décembre 2024 que le président syrien Bachar al-Assad aurait quitté le pays. Cette information, relayée par une ONG réputée proche des opposants au régime, n’a pas encore été confirmée par les autorités syriennes. Selon l’OSDH, Assad, qui dirige la Syrie d’une main de fer depuis plus de 25 ans, aurait quitté le territoire via l’aéroport de Damas, quelques heures avant le retrait des forces militaires et sécuritaires de ce site stratégique. « Le départ du président a précédé le retrait des forces militaires et sécuritaires de l’aéroport », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, à l’AFP.
Pendant ce temps, des sources médiatiques occidentales rapportent que les forces rebelles de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont intensifié leur avancée. Après avoir conquis Homs, la troisième plus grande ville de Syrie, dans le cadre de leur offensive déclenchée le 27 novembre dans le nord-ouest du pays, les insurgés seraient désormais entrés dans la capitale, Damas.
Par ailleurs, des rapports sécuritaires indiquent que les insurgés ont pris le contrôle de la tristement célèbre prison de Sednaya, souvent qualifiée d’ »abattoir humain ». Cet établissement, connu pour être le théâtre d’exactions massives sous le régime Assad, abritait des milliers d’opposants politiques qui auraient été libérés par les rebelles.
Cette évolution intervient alors que le régime de Bachar al-Assad semble de plus en plus isolé. Ses alliés traditionnels, comme l’Iran et le Hezbollah, auraient réduit leur soutien en raison de leurs propres difficultés, notamment face aux tensions accrues avec Israël. Parallèlement, la Russie, un autre allié clé, est profondément engagée dans sa guerre en Ukraine, limitant sa capacité à intervenir en Syrie.
Cette situation marque un tournant dans le conflit syrien, alors que le régime semble vaciller face à une rébellion renforcée et une scène internationale détournée par d’autres crises majeures.
Med Ali Sghaïer