Baisse de la production pétrolière nationale

Le secteur pétrolier tunisien traverse une passe difficile. Selon le dernier rapport de l’Observatoire national de l’énergie et des mines, la production nationale de brut a subi une dégringolade de 14% à fin septembre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, se stabilisant à 1 016 mille tonnes.
Le recul est le fruit d’un déclin marqué de plusieurs champs pétrolifères. Ashtart, El Hajeb/Guebiba et Gherib, trois des principaux sites d’extraction, ont vu leur production chuter respectivement de 26%, 35% et 33%. En conséquence, la production quotidienne moyenne de pétrole a fondu, passant de 33,9 milliers de barils par jour à la fin septembre 2023 à 29,2 milliers de barils par jour à la même période en 2024.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette chute de la production pétrolière :

  • Épuisement des gisements : Certains champs pétrolifères, exploités depuis plusieurs décennies, atteignent leurs limites de production.
  • Manque d’investissements : Le secteur pétrolier tunisien souffre d’un manque chronique d’investissements, notamment pour la prospection de nouveaux gisements et le développement de technologies d’extraction plus efficaces.
  • Conjoncture internationale : Les fluctuations des cours du pétrole et les incertitudes géopolitiques pèsent sur les activités des compagnies pétrolières opérant en Tunisie.

Cette diminution de la production pétrolière a des répercussions importantes sur l’économie tunisienne :

  • Baisse des recettes d’exportation : Le pétrole étant une des principales ressources d’exportation de la Tunisie, sa production en baisse entraîne une diminution des recettes en devises étrangères.
  • Alourdissement de la facture énergétique : La Tunisie étant un importateur net de pétrole, la baisse de la production nationale se traduit par une augmentation des importations et par conséquent, une hausse de la facture énergétique.
  • Perte d’emplois : Le déclin de l’activité pétrolière pourrait entraîner des suppressions d’emplois dans le secteur et avoir des répercussions sur les régions productrices.

Face à cette situation alarmante, les autorités tunisiennes sont confrontées à plusieurs défis :

  • Relancer l’exploration et la production : Il est urgent de mettre en place une politique énergétique ambitieuse visant à attirer les investissements étrangers et à développer de nouvelles technologies d’extraction.
  • Diversifier l’économie : La Tunisie doit réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures en développant d’autres secteurs économiques, notamment les énergies renouvelables.
  • Maîtriser la consommation énergétique : Des efforts doivent être déployés pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire la demande en énergie.

La chute de la production pétrolière tunisienne sonne le glas d’une ère et constitue un tournant pour le pays. Il est temps de mettre en œuvre des réformes profondes pour assurer un avenir énergétique plus durable.

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