Baisse des cours pétroliers : effets sur les économies africaines

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Le prix du baril de Brent a enregistré une baisse significative depuis le début de l’année 2025. Avec un recul de 14,09% depuis janvier et de 47,54% par rapport à son pic de mai 2022 où il atteignait 122 dollars, le cours du pétrole se maintient désormais autour de 64 dollars après être brièvement tombé à 59,77 dollars le 9 avril dernier, son niveau le plus bas depuis février 2021.
Facteurs expliquant la baisse des prix
Plusieurs éléments conjoncturels expliquent cette évolution. La diminution des tensions géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient a contribué à détendre le marché. Par ailleurs, la décision de l’OPEP+ d’augmenter sa production de 411.000 barils par jour, soit trois fois plus que prévu initialement, a exercé une pression supplémentaire sur les prix. Les prévisions de Goldman Sachs anticipent désormais un prix moyen de 60 dollars pour 2025 et 56 dollars pour 2026, ce qui reflète une vision pessimiste du marché à moyen terme.
Conséquences pour les producteurs africains
Les économies des principaux pays producteurs africains subissent directement les effets de cette baisse. Au Nigeria, où les hydrocarbures représentent 88,26% des exportations totales évaluées à 50,4 milliards de dollars en 2024, le budget national calculé sur la base de 75 dollars le baril se trouve déséquilibré. La situation est similaire en Angola et en Algérie, où la dépendance aux revenus pétroliers reste structurellement élevée. Seul le Nigeria pourrait partiellement compenser cette baisse par une augmentation de sa production, passée de 1,54 million de barils par jour en 2024 à une projection de 1,7 million en 2025. Toujours est-il que cette stratégie ne suffira pas à contrebalancer complètement les effets de la baisse des cours et de la dépréciation du dollar, devise dans laquelle sont libellées les transactions pétrolières. Cette situation met en lumière la vulnérabilité des économies africaines dépendantes des matières premières et souligne la nécessité d’accélérer leur diversification économique.

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