A l’issue de son dernier Conseil d’Administration, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé de baisser son taux directeur de 50 points de base. Ainsi, il passe à 6,25% pour les opérations principales de refinancement, à 5,25% pour la facilité de dépôt à 24h et à 7,25% pour la facilité de prêt marginal.
Quelles seront les conséquences de cette décision ? S’agit-il d’une manière de booster l’investissement ? Contacté par Réalités Online, l’expert en économie et ancien ministre des Finances, Hakim Ben Hammouda, estime que la BCT a pris une décision « qui va dans le bon sens ». Toutefois, elle demeure insuffisante.
« Il faut tenir compte de la récession en Tunisie qui risque d’atteindre entre -7 et -8%. En fait, notre pays traverse une crise qu’il n’a même pas connu durant l’époque coloniale », a-t-il déclaré. Dans ce contexte, il est important que les politiques budgétaire et monétaire soient orientées vers le sauvetage des entreprises et de l’économie. La situation, selon l’ancien ministre, exige du courage, de l’audace et de la détermination.
La politique monétaire, poursuit-il, ne pourra pas sauver la mise à elle seule, d’où l’importance de recourir, en plus, à la politique budgétaire. « Le gouvernement doit mettre en place un véritable plan de relance. Les entreprises doivent être sauvées. Or, selon plusieurs enquêtes, le dernier plan de sauvetage n’a pas bien fonctionné. La Tunisie a besoin de gros investissements portant sur des secteurs d’avenir à l’instar du digital et de la transformation énergétique », a encore déclaré Hakim Ben Hammouda.