La Tunisie fait face à une situation énergétique complexe. En effet, le dernier bulletin publié par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie révèle une dégradation de la balance commerciale énergétique. Malgré une baisse des prix mondiaux du pétrole, le déficit énergétique s’est creusé de manière significative en 2024.
Plus précisément, les exportations tunisiennes de produits énergétiques ont enregistré une baisse de 12% en valeur. Cette diminution s’explique en partie par la baisse des quantités produites et exportées, ainsi que par la faiblesse de la demande mondiale. En parallèle, les importations de produits énergétiques ont augmenté de 9%, principalement en raison d’une demande intérieure soutenue.
Cette évolution défavorable s’explique également par la corrélation entre les échanges énergétiques et plusieurs facteurs. Le taux de change dollar/dinar, bien qu’ayant connu une quasi-stabilité, n’a pas suffi à compenser l’effet négatif de la baisse des prix et des quantités échangées. Par ailleurs, le prix du Brent, référence mondiale pour le pétrole, a lui aussi diminué, mais cette baisse n’a pas été suffisante pour inverser la tendance.
Les conséquences de cette dégradation de la balance énergétique sont multiples. Tout d’abord, elle alourdit considérablement la facture énergétique de la Tunisie, pesant ainsi sur les finances publiques. Ensuite, elle accroît la vulnérabilité du pays aux fluctuations des cours mondiaux de l’énergie. Enfin, elle met en évidence la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement et de développer les énergies renouvelables afin de réduire la dépendance aux hydrocarbures.
Pour remédier à cette situation, il est indispensable de mettre en œuvre une stratégie énergétique, fondée sur plusieurs leviers. Il s’agit notamment de promouvoir l’efficacité énergétique, de développer les énergies renouvelables, de renforcer les interconnexions électriques avec les pays voisins et de soutenir les investissements dans les secteurs à faible intensité énergétique.