Forte de son bon positionnement sur le marché bancaire et de la solidité de ses assises financières, l’UIB qui fait partie du groupe Société Générale, se tourne vers l’innovation pour mieux affronter les profondes mutations technologiques qui sont en train d’investir le secteur bancaire.
En lançant mardi 26 septembre 2017 son Innolab ou laboratoire d’innovation, l’UIB n’entend pas se contenter de mettre en place une simple vitrine mais faire les anticipations nécessaires en plaçant l’innovation au cœur de sa stratégie de développement pour les prochaines années.
Pour cette raison, la banque a cherché à faire d’une pierre plusieurs coups. D’abord, créer un événement, susciter l’intérêt, ensuite, approfondir la réflexion, enfin, sur les opportunités et les défis des grandes transformations qui se dessinent à la faveur des évolutions technologiques qui ont investi ce secteur névralgique.
Stimuler et accélérer l’innovation
Conçu de la sorte, ce lancement a été une réussite, puisque la banque, tout en présentant son InnoLab a invité un parterre de spécialistes qui ont témoigné de la justesse de l’approche innovante choisie par l’UIB pour accompagner les transformations qui augurent de la disparition de nombreux métiers, de l’émergence d’autres et qui nécessitent de surcroit un nouveau type de management où les hiérarchies seront bousculées.
Ce laboratoire a pour vocation de stimuler et d’accélérer l’innovation en fédérant les nombreux collaborateurs créatifs de la banque déjà très actifs et plusieurs fois primés pour leurs innovations, avec une forte ouverture sur l’écosystème tunisien de l’entrepreunariat et des nouvelles technologies.
Présenté comme un « espace ouvert de la rencontre, du travail collaboratif, d’incubation et de mise en œuvre concrète de projet », InnoLAB entend s’associer à différents acteurs innovants-start-up et Fintechs , acteurs institutionnels, grandes écoles et universités pour expérimenter de nouveaux concepts et technologies en lien avec la banque du futur et les nouvelles tendances émergentes dans le domaine financier.
En lien avec les nouvelles attentes du marché
kamel Neji, Président du Conseil d’administration de l’UIB, soutient que le secteur de la Banque dans le monde est en pleine transformation et les métiers bancaires sont bousculés, notamment avec l’arrivée des fintechs, Big Data, de la Banque 100% en ligne …
Prenant conscience de l’importance attachée à ces mutations, l’UIB a choisi d’anticiper ces bouleversements, pour ne pas se trouver contrainte de les subir et d’être prise de court. Dans sa démarche, elle ne manque pas d’atouts. Pour Kamel Néji, « L’UIB est adossée à un grand Groupe International qui a une forte culture digitale ». Elle est aussi une Banque qui privilégie, depuis maintenant près de 10 ans, le développement de jeunes talents créatifs et connectés et a l’avantage d’être dotée d’un modèle organisationnel qui tend à être moins centralisé, moins vertical et moins hiérarchisé.
Son plan stratégique digital 2018-2025 est en lien avec les nouvelles attentes du marché, des clients, des différentes parties prenantes et des collaborateurs et sera centré sur la réinvention des services bancaires.
Pour Mondher Ghazali, DG de l’UIB, InnoLAB trouve son originalité dans « son organisation flexible, ouverte et autogérée par les collaborateurs de l’UIB, basée sur des approches concrètes, de l’idée à la concrétisation en passant par la Proof-of-Concept, et sur des processus de prise de décision destinés à susciter et à libérer les initiatives et les créativité ».
Conçu comme un accélérateur du processus d’innovation, InnoLAB, a pour objectif d’accompagner la banque dans sa transformation, notamment digitale, et dans la mise en œuvre de sa stratégie de différenciation 2017-2020 au bénéfice de la satisfaction de ses clients et du développement de l’économie.
Alexandre Maymat, Directeur de la région Afrique et Outre-Mer à la Société Générale, les métiers bancaires vont observer des changements considérables, de nombreux métiers vont inexorablement disparaître, et en même temps le secteur pourra enregistrer des bonds en termes d’efficacité et de productivité. Pour être un acteur de cette transformation, il va falloir une prise de conscience des enjeux, des opportunités et des menaces. Cela exige manifestement l’adoption d’une nouvelle manière de concevoir l’avenir des métiers bancaires qui passe par un renversement du champ des valeurs, un changement des méthodes de travail et un bousculement au niveau de la hiérarchie dans la mesure où c’est celui qui a pris en compte les besoins du client qui a raison.
Dans ce mouvement où l’innovation sera le facteur décisif et le moyen le plus sûr pour exploiter les opportunités que la nouvelle révolution digitale procure, la Tunisie ne manque pas d’atouts et surtout de compétences.
Elyes Jribi de Smart Tunisia, la dynamique de l’innovation est porteuse de valeurs et d’opportunités. Selon lui, un récent rapport Mckinsey soutient que la croissance mondiale sera davantage drivée par le flux des données et non plus par les marchandises. Il a fait savoir qu’aujourd’hui 8 milliards d’objets sont connectées dans le monde, soit un chiffre supérieur à la population mondiale. Elyes Jribi cite également un rapport de la banque mondiale relatif à la portée de la digitalisation indiquant que le nombre de personnes qui utilisent les téléphones portables, par exemple, dépasse celui des personnes disposant de l’eau courante et des services sanitaires.
Dans un monde en pleine transformation, le secteur bancaire, affirme-t-il vit un tournant majeur et le secteur ne pourra réussir cette mutation en comptant sur les organisations classiques. Il a estimé que la Tunisie dispose d’atouts réels dans le domaine de l’innovation avec l’existence d’un bon écosystème qui l’habilite à devenir un hub digital. D’ailleurs, il est utile de mentionner que 20 mille jeunes tunisiens travaillent actuellement dans les Data, la fintech emploi au moins 5000 ingénieurs et qu’il existe dans notre pays une véritable industrie internet des objets qui génère 2 milliards d’euros d’exportation par an.
N.O