Il n’est nullement besoin de se rendre en antarctique pour constater les conséquences néfastes du réchauffement climatique. En Tunisie, ce phénomène naturel, mais stimulé par l’activité humaine, bat son plein : été plus chaud, hiver plus doux et manque de pluie.
Signataire de l’accord de Paris sur le climat en 2015, (COP21), la Tunisie a respecté ses engagements selon le ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources Hydrauliques, Samir Taïeb, qui s’est exprimé à l’occasion du lancement officiel des activités d’élaboration du Plan national d’adaptation (PNA) dans le secteur de la sécurité alimentaire. Il sera entrepris en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO) et le Fonds Vert pour le Climat.
« Les études sur les actions qui seront menées en vue de mettre en place des projets verts seront lancées dès aujourd’hui », a-t-il déclaré à Réalités Online en marge du lancement qui a eu lieu ce jeudi 16 juillet 2018 au siège du ministère de l’Agriculture. Les projets consisteront en une série d’actions à entreprendre en vue de lutter contre les conséquences du changement climatique.
Dans ce cadre, la FAO accordera un soutien technique à la Tunisie. Côté Fonds Vert pour le Climat, celui-ci a octroyé une enveloppe totale de 3 millions de dollars, dont 1 million de dollars pour les projets relatifs à l’agriculture intelligente et durable.
Situation hydraulique toujours déficitaire
D’autre part, le ministre a été interpellé sur la crise hydraulique qui secoue le pays depuis plusieurs années. La situation des barrages, malgré les dernières pluies, est encore déficitaire d’après Samir Taïeb, mais l’épisode pluvieux a eu lieu au bon moment pour sauver certaines cultures comme les olives et les agrumes.
Certains barrages, poursuit-il, étaient à sec avant ces pluies, à l’instar de Nebhana au centre, qui contient aujourd’hui 2,5 millions de mètres cubes d’eau. « Ce n’est pas mal », a assuré le ministre, qui a souligné que les dernières pluies ont apporté un total de 27 millions de mètres cubes d’eau aux barrages tunisiens. « Nous espérons que d’autres pluies tomberons car nous en avons besoin que ce soit pour l’eau potable ou pour l’irrigation. Les dernières pluies ont plutôt eu un effet psychologique, étant donné que l’apport quantitatif est moyen« , a-t-il encore expliqué.
5 stations de désalinisation des eaux de mer pour lutter contre le déficit hydraulique
Le ministère de l’Agriculture, poursuit Samir Taïeb, est le premier département à avoir eu recours au drone. « Nous avons conclu un accord avec la Corée du Sud qui nous a accordé un don pour irriguer des exploitations à Sidi Bouzid. Des jeunes ont été formés dans ce cadre et l’expérience sera généralisée », a-t-il précisé.
D’autre part, au sujet de la protection des ressources hydrauliques, le ministre a rappelé que l’Etat a mis en place un plan Eau Tunisie 2030 et il passera à un plan 2050. Les stations de désalinisation des eaux de mer entrent dans le cadre de ces stratégies. Il y a, à titre d’exemple, la station de Djerba qui a été récemment inaugurée, offrant une capacité de 50 millions de mètres cubes par an. Une autre station sera inaugurée à Sousse avant juin 2019, et une autre sur l’île de Kerkennah. « On attend la grande station de Sfax qui devrait permettre d’assurer une capacité de 100 millions de mètres cubes d’eau par an, extensible à 120 millions, et c »est sans oublier la station de Zarat à Gabès qui offre une capacité de 75 millions de mètres cubes. Grâce à ces projets, les ressources traditionnelles seront épargnées et elles seront, de ce fait, consacrées à l’irrigation », a-t-il encore expliqué.