La Tunisie est confrontée à une crise hydrique sans précédent, qui met en péril son agriculture, son industrie et l’approvisionnement en eau potable de sa population. Malgré une légère amélioration des réserves en eau ces dernières semaines, grâce à des précipitations plus abondantes que la moyenne, la situation demeure critique.
En effet, le taux de remplissage des barrages, bien qu’en légère hausse pour atteindre 21,2%, reste nettement inférieur à la moyenne saisonnière. Ce déficit abyssal de plus de 290 millions de mètres cubes témoigne de l’ampleur de la crise.
Pour renvoyer aux derniers chiffres publiés par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), le taux de remplissage des barrages, après avoir chuté à un niveau historiquement bas en novembre, a légèrement rebondi pour atteindre 21,2%. Toutefois, ce chiffre reste bien en deçà de la moyenne saisonnière, témoignant d’un déficit abyssal de plus de 290 millions de mètres cubes.
La disette d’eau a de lourdes conséquences sur l’agriculture, secteur vital de l’économie tunisienne. Les agriculteurs sont contraints de réduire drastiquement leurs surfaces cultivées et de faire face à une baisse significative de leurs rendements. Par ailleurs, la sécheresse menace l’approvisionnement en eau potable de certaines régions du pays, notamment celles situées dans le sud.
La répartition géographique des réserves d’eau est également très inégale. Certains barrages, particulièrement ceux situés dans les régions les plus arides, affichent des taux de remplissage inférieurs à 10%, mettant en péril l’activité économique et sociale de ces zones.
Des secteurs sous pression
L’agriculture, pilier de l’économie tunisienne, est particulièrement touchée par cette sécheresse. Les agriculteurs sont contraints de réduire drastiquement leurs surfaces cultivées, ce qui impacte directement leur production et leurs revenus.
Parallèlement, l’industrie, qui requiert d’importants volumes d’eau pour ses processus de production, est également soumise à des contraintes croissantes. De nombreux secteurs industriels, tels que le textile, l’agroalimentaire et la chimie, sont confrontés à des difficultés d’approvisionnement en eau.
Les causes d’une crise multifactorielle
La conjoncture hydrique tendue est le résultat d’un ensemble de facteurs interconnectés :
- Le changement climatique : La multiplication des épisodes de sécheresse et la hausse des températures exacerbent la raréfaction de l’eau.
- La surexploitation des ressources en eau : L’agriculture intensive, la croissance démographique, l’urbanisation galopante et les besoins croissants de l’industrie ont mis à rude épreuve les ressources hydriques du pays.
- Le manque d’investissement dans les infrastructures hydrauliques : Le réseau de distribution d’eau est vieillissant, entraînant des pertes en ligne importantes.
- La mauvaise gestion de l’eau : Des pratiques agricoles inefficaces, une consommation excessive et un manque de sensibilisation de la population contribuent à aggraver la situation.
Des solutions urgentes à mettre en œuvre
Face à cette situation alarmante, des mesures urgentes doivent être prises :
- Réduire la consommation d’eau dans tous les secteurs : Il est indispensable de mettre en œuvre des politiques de restriction de l’eau, tant dans le secteur agricole qu’industriel.
- Moderniser les infrastructures hydrauliques : Des investissements massifs sont nécessaires pour rénover les réseaux de distribution d’eau et développer de nouvelles sources d’approvisionnement.
- Promouvoir l’agriculture durable : Encourager les pratiques agricoles économes en eau, telles que l’irrigation goutte à goutte, est essentiel pour assurer la pérennité de ce secteur.