Le 7 mai, pour la première fois, on dévoilait sur les chaînes de télévision, le type de super bombe américaine au moyen de laquelle Israël rasa Gaza. L’engin de la destruction massive figure parmi une livraison suspendue afin, semble-t-il, de favoriser les négociations de paix. A la vue de la panoplie génocidaire, le pro-israélien applaudit et le pro-palestinien maudit.
Celui-ci dit : « Hrab mil quatra ja tahtil mizab ». Autrement dit, à l’occasion de la suspension surgit le profil sanguinaire du véritable criminel de guerre.
Car Israël n’est rien sans le parrainage américain face aux liens établis entre Iraniens, Houthis, Gazaouis, Libanais, Chinois, Russes, Irakiens et Syriens.
En dernière analyse, chasser les Palestiniens pour livrer les territoires occupés aux envahisseurs israéliens, donne à voir l’objectif des hypocrites Américains. Biden suspend la sombre livraison à l’instant même où il réitère l’inconditionnel soutien à l’envahisseur assassin.
Avec les campus en pleine ébullition, le puissant président appréhende les prochaines élections et ce profond calcul politique outrepasse l’apparente rubrique éthique. Fermons un œil sur ce génocide et ouvrons l’autre sur ces étudiants écervelés ou mal renseignés. Ce grand écart avec une jambe trop éloignée de l’autre donne à voir un président à la fois tout puissant et dérisoire. Contre son pont aérien génocidaire, ses adversaires lui mènent la vie dure avec une durable guerre d’usure. Une main prétend rechercher la paix au moment où l’autre encourage le carnage sauvage.
Mais aujourd’hui, les affiliés à sa bipolarisation ressentent le destin symbolisé par la peau de chagrin. Pour cette raison, une part de l’Orient approuve la Russie, la mal-aimée de l’Occident. Et maintenant débute la nouvelle ère de la dissuasion nucléaire. De 1945 à 1958, la dissuasion suivait une dérive défensive. De nos jours, comme l’exprime Poutine durant l’actuelle commémoration de la Seconde Guerre mondiale, cette même dissuasion arbore des allures offensives. Le Kremlin dit au fanfaron de Paris : « Je te pulvériserai au cas où tu risquerais de poser un pied par ici ». L’allié nord-coréen soutient le propos poutinien : « Mes ogives nucléaires peuvent atteindre n’importe quel point du sol américain ». Ce chassé-croisé des menaces réitérées propulse la perspective de la terreur apte à priver l’humanité du regard jeté sur la splendeur, inégalée, du ciel étoilé. Kant agrégeait les savoirs physique et anthropologique par cette énonciation magnifique : « Le ciel étoilé au-dessus de ma tête, la loi morale au-dedans de mon cœur ». Biden, chahuté par Trump, investit le savoir technique, emblématisé par le ciel étoilé dans sa monstrueuse guerre génocidaire.
Et le 8 mai, de rage fou, il rouspète contre Netanyahu, l’ingrat indigne des bombes livrées pour massacrer les populations désarmées. Dans ces conditions immondes, le gendarme du monde exhale une odeur nauséabonde et empeste la terre entière. Ces chefs sans véritable relief se connaissent. Matteo Salvini rabroue Macron convié à « se faire soigner ». Autrement dit Macron, tout comme Biden, dégage les effluves de la géhenne imposée à la population palestinienne. Déployées partout, les bases américaines ont à voir avec les tensions exacerbées du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.
La force brutale écrase la morale à l’échelle mondiale. « Il ne faut pas que le monde soit fait d’intellectuels impuissants et de brigands irresponsables », soutenait Marx, l’indépassable.
Mais déjà, dès l’an 1534, le prolifique Rabelais, auteur de Gargantua, écrivait : « Comme sapience est mère de sûreté et que science sans conscience n’est que ruine de l’âme, il te convient aimer, servir et craindre Dieu ».
Qui dit mieux ? Certes, le texte, lui, émeut l’individu. Mais la vision de la bombe mise en relation avec celle des carnages bouleverse davantage. Transmis par l’écrit, le message ne peut rivaliser avec celui de l’image.