Selon des bruits de couloirs, le dispatching des postes au sein du nouveau Nidaa Tounes aurait d’ores et déjà été effectué. D’après des sources concordantes, la fusion avec l’Union Patriotique Libre (UPL) aurait été évoquée depuis près de 3 mois, supervisée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, lui-même.
Le nouvel organigramme de Nidaa Tounes devrait, semble-t-il, apporter plusieurs nouveautés. Ainsi, le Chef de l’Etat serait le président honorifique du parti. Le poste de directeur exécutif, dont s’est approprié Hafedh Caïd Essebsi, serait supprimé. Le fils du président de la République serait alors nommé président de l’instance politique du parti, qui sera élargie pour pouvoir regrouper les nouveaux arrivants. Slim Riahi, président de l’ancien UPL, serait, pour sa part, désigné secrétaire général et il serait épaulé par deux adjoints.
Le parti se concentrerait surtout sur ses bureaux et ses structures centrales, en plus de ses instances politiques et exécutives, ce qui laisserait entendre une mise à l’écart des structures régionales et locales. D’ailleurs, certaines parmi ces dernières ont plus d’une fois exprimé leur refus des agissements de Hafedh Caïd Essebsi. La dernière grogne provient du bureau régional de Nidaa Tounes à Kasserine, qui s’est considéré exclu de la dernière réunion du bureau national de Nidaa Tounes tenu à Monastir dimanche 14 octobre 2018.
Ce qui étonne, dans toutes ces mesures, c’est qu’elles semblent découler de décisions, excluant toute possibilité d’élection. La direction du parti est d’ores et déjà critiquée, par les militants, sur les décisions unilatérales. La crise interne, déjà explosive, risque de prendre une nouvelle ampleur.
Le vent de l’embrouille continue à secouer ce qui reste d’un mouvement rassembleur jusqu’à 2014 et qui depuis ne cesse de sombrer dans l’anarchie. Le bateau a perdu son timonier et est aujourd’hui à la merci des vagues qui le secouent sans cesse.