Interrogé sur la vague d’islamophobie qui s’est développée en Europe suite aux attentats terroristes, M. Béji Caïd Essebsi a déclaré en substance dans l’interview publiée par le journal algérien «Al Watan», que le mouvement Ennahdha s’est éloigné d’une certaine ligne dure. «Ils sont en train de changer de cadre. Maintenant, ils disent : nous sommes des Tunisiens. Et notre religion, c’est l’islam en Tunisie».
Et d’ajouter qu’ « ils le disent très clairement. Ils veulent participer au gouvernement pour dire : nous sommes un parti comme les autres. Pourquoi allez-vous nous exclure, alors que le peuple nous a crédités de 69 sièges à l’Assemblée, alors que vous, qui avez gagné ces élections, vous n’avez que 86 sièges ? ». Realpolitik oblige, M. Essebsi, tout en admettant leur présence dans la vie politique, formule des réserves. «Bien entendu, explique-t-il, nous ne voulons pas être des alliés. Mais ils existent et nous devons tenir compte de leur existence de manière civilisée. C’est ce que nous faisons maintenant.»