En marge de sa participation au G20 Compact With Africa, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a été interrogé, durant la soirée du mercredi 31 octobre 2018, par la chaîne allemande DW en langue arabe, au sujet de l’assassinat du journaliste dissident saoudien, Jamal Khashoggi.
Le Chef de l’Etat a affirmé que toutes les opérations et tous les assassinats sont à condamner, qu’ils aient lieu dans des consulats ou ailleurs. « De surcroît, c’est un journaliste qui a été pris pour cible dans l’assassinat », a-t-il ajouté.
Il s’agit, poursuit le président, d’un acte horrible. Dans ce contexte, il a appelé l’Arabie Saoudite à contribuer à lever le voile sur la vérité. « Nous ne voulons pas que l’affaire porte atteinte à la stabilité de l’Arabie Saoudite. Si on atteint ce stade, c’est la stabilité du monde arabe qui risque d’être affectée », a-t-il encore ajouté.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a été interpellé sur la situation politique en Tunisie, notamment au sujet de ses relations avec le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi. « Je n’ai aucun lien avec Ennahdha. Les liens qui m’unissent actuellement avec Rached Ghannouchi ont été maintenus à la demande de ce dernier. Il existe, bien entendu, des différends et des désaccords », a-t-il encore souligné.
L’autre question sur laquelle le président tunisien a été interpellé a porté sur l’accueil des réfugiés par la Tunisie. « Il est hors de question de construire des centres d’hébergement pour les réfugiés en Tunisie. La Tunisie ne peut accepter cela, d’autant plus qu’elle est expérimentée dans le domaine, bien plus que les Etats Européens », a-t-il lancé.
Après les troubles en Libye, poursuit-il, la Tunisie a accueilli 1,3 millions de réfugiés libyens issus de différentes catégories. « Nous les avons aidés afin qu’ils puissent regagner leurs pays. Certains sont néanmoins restés en Tunisie. Nous ne pourrons effectuer un tel travail [concernant les réfugiés allant vers l’Europe] car nous ne disposons pas des capacités nécessaires pour les supporter. Chaque partie doit assumer sa part de responsabilité dans cette affaire. La Tunisie n’interviendra pas », a-t-il expliqué.