À l’occasion du 8ème anniversaire du 14 janvier 2011, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, est revenu sur la grève générale dans la fonction publique, prévue pour le jeudi 17 janvier 2019. « La grève risque d’avoir des répercussions que seuls ceux qui ont vécu les événements de 1978 connaissent », a-t-il mis en garde dans un discours prononcé au Musée du Bardo ce lundi 14 janvier 2019.
Le Chef de l’État a appelé, dans ce contexte, chaque partie prenante au dialogue à assumer ses responsabilités afin d’éviter la grève et ses conséquences. « La grève du 26 janvier 1978 avait mis à mal l’unité nationale chèrement acquise », a-t-il ajouté. Le gouvernement, poursuit-il, associe la grève à la hausse des salaires, ce qui est faux selon le Chef de l’État : il s’agit plutôt de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens. « Chacun est responsable et doit prendre les revendications du peuple au sérieux », a-t-il dit.
D’autre part, le président de la République a souligné que la Révolution a été celle des jeunes, sans aucun leadership ou références religieuses ou idéologiques. » Je n’ai pas pris part à la révolution mais j’ai empêché un bain de sang. J’étais tranquillement installé dans ma maison pendant 20 ans », a-t-il encore dit. Dans ce contexte, Caïd Essebsi a annoncé que la liste des martyrs de la Révolution sera publiée dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).
L’autre acquis de la Révolution, selon le Chef de l’État, est la liberté d’expression et de la presse. « C’est un acquis important, malgré une certaine exagération et l’absence de régulation, mais mieux vaut avoir un excès de liberté. Nous devons la conserver. Nous avons, par ailleurs, élaboré une Constitution. Malgré ses lacunes, nous ne pouvons revenir sur la démarche démocratique qui a distingué la Tunisie », a-t-il souligné.
Il a, à la fin, clôturé avec une note optimiste : « l’année prochaine sera certainement meilleure, même si nous ne savons pas qui sera là car la vie et la mort, c’est une question qui revient à Dieu. J’espère qu’il s’agira de nous, ou de celui qui va nous succéder. L’essentiel est de préserver les acquis de la Révolution ».