Lors de son discours prononcé ce mercredi 10 mai 2017 au palais des congrès , le président de la République Beji Caid Essebsi est revenu sur le sit-in observé depuis plusieurs semaines à El Kamour relevant du gouvernorat de Tataouine. Beji Caid Essebsi a affirmé que la Constitution tunisienne garantit le droit de grève et les manifestations pacifiques. Toutefois il a indiqué que certaines de ces manifestations n’ont ni queue ni tête. Il a dans ce contexte récité le communiqué des manifestants d’El Kamour dans lequel ces derniers revendiquent le droit de leur région à l’emploi et au développement. « Même si les sit-inneurs d’El Kamour sont dans leur droit, on ne peut pas applaudir leur action » a-t-il affirmé. Il est inadmissible de bloquer les routes et la production. Les manifestants ont pleinement le droit d’observer des sit-ins mais ils ne doivent pas entraver le fonctionnement des compagnies pétrolières de la région et ne doivent pas bloquer la production. « Les manifestants d’El Kamour ne sont que nos enfants. On ne doit pas les applaudir mais il faut qu’on opte pour les principes du dialogue pour trouver les solutions adéquates. On ne doit certainement pas les ignorer mais il faut savoir communiquer avec eux pour mettre fin à cette situation » a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le président de la République a mis l’accent sur la nécessité de restaurer le concept de l’autorité de l’Etat indiquant qu’il y a des limites qu’il ne faut jamais dépasser. Il a dans ce contexte affirmé que les unités militaires seront désormais chargées d’assurer la sécurité des sites pétroliers et des richesses naturelles de la Tunisie. Il a qualifié cette décision de grave, prise à l’issue de la réunion du conseil supérieur de la sécurité nationale. Il a précisé que l’armée nationale, fera le nécessaire contre quiconque viole la loi en vigueur et ce, afin d’accomplir la mission dont elle est chargée dans les meilleures conditions. « Il est grand temps de mettre un terme à ce type de comportements, la production de phosphates a été bloquée pendant 5 ans. Nous avons perdu 5 milliards de dinars à cause de ça » a-t-il indiqué.
« Le blocage des routes ne sera plus accepté. Je tiens à rappeler que nous luttons contre le terrorisme », précise-t-il ajoutant que « Les sit-inneurs d’El Kamour peuvent y rester tant qu’ils veulent, et l’Etat les protégera s’il le faut. Mais leur revendications sont impossibles à réaliser ».