BCE péssimiste concernant le soutien économique de l’Europe.

Pour la première fois depuis son élection à la tête de la Tunisie, Béji Caïd Essebsi accorde un entretien exclusif à un média algérien, pays  dans lequel il devrait arriver ce mercredi. 

« Lors de la réunion du G8 à Deauville, la Tunisie a été invitée pour parler du Printemps arabe. Or, le Printemps arabe, ce n’est pas un concept arabe. Le Printemps arabe est une invention occidentale…Nous avons alors expliqué que nous avions des problèmes économiques parce que, d’un, nous venions d’avoir la révolution et, deuxièmement, pour redresser la situation en Tunisie, on avait besoin de beaucoup de soutien ».  a déclaré le président Béji Caïd Essebsi dans un entretien au quotidien francophone algérien El Watan.

« Nous avons alors présenté un plan de développement économique et social étalé sur cinq ans. On nous a répondu favorablement. On nous a promis de nous soutenir à hauteur de 25 milliards de dollars. Bien entendu, après cette réunion, il y a eu les élections de l’Assemblée nationale constituante avec les résultats que vous connaissez. Je pense que le projet a foiré à cause de cette nouvelle majorité », a t-il dit avant de préciser que « l’Europe, elle-même, est entrée en crise. L’Europe étant en crise, elle ne peut pas faire des largesses ailleurs. La situation, c’est ça. C’est vrai que l’Europe s’est retournée maintenant vers la Tunisie après le succès de la démarche démocratique. Mais, jusqu’à maintenant, je n’ai pas vu grand-chose ». 

A l’heure où certains pensent que la transition démocratique et la nomination d’un nouveau gouvernement constituent des gages automatique pour un idéal social et sociétal, BCE estime quant à lui que « Quand vous avez En Tunisie 620 000 chômeurs et que, parmi ces chômeurs, il y a 200 000 diplômés du supérieur, qu’il y a de la pauvreté et qu’il y a des régions complètement marginalisées, on ne peut pas dire qu’on a réussi parce que nous avons fait un gouvernement et que nous avons voté. Maintenant, il faut nous attacher à cela et nous sommes à l’épreuve de la réalité », avant d’argumenter que « Demain, on va avoir un gouvernement. Tout le monde va applaudir. Mais si on ne fait pas de progrès sur le plan social, si on ne fait pas de progrès, aussi, sur les problèmes des libertés, si on ne fait pas de progrès sur les problèmes de la justice, qu’elle soit réellement indépendante, indépendante et performante aussi, les gens vont nous juger là-dessus ».

 

Alexis Ibohn

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