BCE sur Moncef Marzouki : « Que Dieu protège la Tunisie de ceux qui lui portent préjudice ! »

Lutte contre la corruption, élections présidentielles, actualité politique… Les sujets qui font l’actualité sont nombreux et c’est sur ces questions et d’autres encore que le président de la République Béji Caïd Essebsi a répondu à Leaders, dans sa dernière livraison.
Le Chef de l’État a été interrogé sur la Constitution, la loi sur la réconciliation administrative, et même sur les récentes déclarations de son ancien adversaire lors de la campagne présidentielle de 2014, Moncef Marzouki.
Sur ce dernier point, le Chef de l’État a été bref et précis. « Scandaleuses », dit-il pour qualifier les déclarations de Marzouki sur l’épisode de l’attaque de l’ambassade des États-Unis en Tunisie. « Que Dieu protège la Tunisie de ceux qui, parmi ses enfants, lui portent préjudice », ajoute-t-il, sans doute volontairement dans le même esprit de son mentor, le leader Habib Bourguiba, qui avait déclaré, de son vivant, qu’il avait peur pour la Tunisie de ses enfants.

Présidentielle : « ceux qui se précipitent polluent l’atmosphère politique »
Béji Caïd Essebsi s’est exprimé, par la suite, sur les présidentielles de 2019. « Une échéance inéluctable », dit-il, appelant à ne pas se précipiter. « Ceux qui sont pressés et se hâtent dès à présent ne doivent pas polluer l’atmosphère politique », lance-t-il. Un message crypté pour Ennahdha ? C’est probable. Concernant sa propre candidature, il répond : « qui vous dit que je serai encore parmi vous ? », mais il laisse entendre que sa candidature n’est pas impossible. « Chaque décision sera prise en son temps. Mais, n’oubliez pas, je suis un homme sérieux. Je ne saurai badiner avec les affaires de l’Etat », déclare-t-il.
Le Chef de l’État est revenu, par ailleurs, sur la révision de la Constitution de 2014, considérant qu’elle comporte des « faiblesses ». « J’en suis le garant malgré ses faiblesses », affirme-t-il. Sur la question d’un éventuel amendement, il déclare que l’initiative ne viendra pas de lui. Néanmoins, si d’autres sensibilités souhaitent s’y engager, il ne s’y opposera pas. « La dernière décision reviendra au peuple. Et j’insiste : en tant que président de la République, je demeure le garant de la Constitution », explique-t-il encore.

Réconciliation administrative : « tourner la page d’un passé à transcender »
D’un autre côté, le président de la République a été interpellé sur la controversée loi sur la réconciliation administrative, anciennement appelée réconciliation économique, qui a provoqué une colère noire chez la société civile et l’opposition. « Je voulais tourner au plus vite la page d’un passé à transcender. Lorsque je suis revenu aux affaires, et cette fois en tant que président de la République, je me suis dit qu’il fallait désormais regarder vers l’avenir et j’y tiens, même si nous accusons du retard dans ce sens », avance le chef de l’État, qui affirme espérer réunir le consensus en faveur de cette réconciliation concernant les agents de l’État « intègres » et « compétents », qui n’ont fait qu’exécuter des ordres. « L’objectif est de remettre tous les concernés en confiance et au travail. C’est ce dont la Tunisie a aujourd’hui le plus besoin », ajoute-t-il.

Youssef Chahed : « je le soutiens pleinement ! »
Qu’en est-il de ses liens avec le Chef du gouvernement Youssef Chahed depuis l’entrée en fonction du gouvernement d’union nationale en août 2016 ?  « Je le soutiens pleinement », assure le Chef de l’État, qui estime que Youssef Chahed a besoin de l’appui et du concours de tous, à commencer par celui du président de la République pour « la réalisation du programme du gouvernement ».
Béji Caïd Essebsi considère que le jeune Chef du gouvernement fait face à une situation difficile et compliquée. Seulement, il n’a pas pu profiter du soutien nécessaire. « Ceux qui évoquent des divergences entre le président de la République et le Chef du gouvernement se leurrent totalement. Chacun est dans son rôle et chacun est dans son statut. Pourquoi voulez-vous que le Chef du gouvernement s’oppose au Chef de l’État et vice-versa ? », déclare encore Béji Caïd Essebsi, balayant d’un revers de main les récentes rumeurs sur le sujet.
Il estime, d’autre part, qu’il est de son devoir de soutenir le Chef du gouvernement dans la lutte contre la corruption. Cette lutte, selon le président, est un défi majeur. Elle doit être menée en fonction des moyens disponibles, mais également dans le cadre de la loi et du respect des droits, « y compris ceux des fautifs ».

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