L’ancien procureur général de la République près du tribunal de première instance de Tunis Béchir Akermi aurait réussi à fuir le pays avec les membres de sa famille, rapportent des sources concordantes. Selon l’homme politique belge Philippe Laurent, le magistrat qui fait l’objet de poursuites judiciaires engagées à son encontre par la justice militaire, serait actuellement en Allemagne.
Ex-procureur de la République et ancien chef des pôles judiciaires de lutte contre le terrorisme et financier, Béchir Akremi aurait entravé les enquêtes ouvertes sur les affaires de l’assassinat de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Il a été suspendu le 13 juillet sur décision du conseil de l’Ordre judiciaire avant qu’il ne soit placé, au lendemain du 25 juillet, à résidence surveillée pendant une période de 40 jours.
Selon Me Faten Mhennaoui, membre du comité de défense des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, Béchir Akermi fait l’objet de plusieurs poursuites judiciaires pour divers crimes dont des crimes de haute trahison et d’espionnage. Elle ajoute que l’ancien procureur de la République a commis une série de crimes en rapport avec la sûreté de l’Etat et de trahison en composant avec des Etats étrangers contre des sommes d’argent colossales.
Elle a indiqué que quatre plaintes ont été déposées à son encontre auprès du tribunal de première instance de Tunis mis à part le dossier déposé à son encontre auprès du tribunal administratif.
Me Mhennaoui a précisé que 2 plaintes ont été déposées au niveau du parquet alors que deux autres ont été déposées par le comité de défense des deux martyrs sur la base du mécanisme de responsabilité privée. “Ces crimes concernent l’usage de faux et la participation à l’homicide volontaire. Elle a ajouté que des poursuites judiciaires ont été également intentées à l’encontre de Béchir Akermi par la justice militaire. Elle a explique que Akermi est accusé d’avoir entravé les enquêtes judiciaires en suspendant les opérations d’écoute concernant des crimes d’assassinats politiques. L’objectif étant d’entraver les actions de l’instruction en cachant des documents et mettant un terme aux opérations d’écoute. Il est également accusé auprès du pôle judiciaire.