Béji Caïd Essebsi à Réalités : «Pour un gouvernement de consensus»

Avez-vous déjà un candidat à la présidence du gouvernement ? Lequel ?

Quand on est un homme de mon âge et de mon expérience, puisque j’ai commencé avec l’indépendance, dès 1956, on ne s’avance pas dans une aventure comme celle-là sans avoir quand même dans sa poche au moins quelque chose qui ne soit pas imprévisible. Rassurez-vous et rassurez vos lecteurs que nous y avons pensé et que si jamais les Tunisiens nous font confiance, car c’est aux Tunisiens de dire si nous sommes là ou pas et si nous serions là ou pas, rassurez-les que nous nous sommes préparés pour cela dans la mesure où nous serons les premiers dans ces élections parce que selon la loi électorale c’est parmi le parti qui a eu le plus de voix que le président de la République choisira le candidat à la présidence du gouvernement.

Oui, mais avez-vous déjà un nom ?

Oui, mais je ne vais pas vous le dire maintenant…

Quelles sont les éventuelles alliances post-législatives de Nidaa Tounes, est-ce qu’il y a déjà des approches ? Avec quelle famille, quel parti ?

Notre parti a pris l’engagement que même s’il a la majorité absolue, il ne gouvernera pas tout seul. La Tunisie, dans cette phase transitoire encore délicate, a besoin d’un gouvernement de consensus, c’est-à-dire, du consensus le plus large possible parce qu’on ne peut pas s’allier dans un programme de gouvernement avec des partis qui ne sont pas de la même obédience, qui n’ont pas les mêmes références.

Plutôt la famille destourienne ?

Avec la famille démocratique.

Comment évaluez-vous la campagne électorale, vu qu’il y a eu déjà quelques dépassements, au niveau de la transparence, du respect des principes, de la concurrence loyale ou pas et du financement des partis ?

Nous n’avons pas l’habitude des campagnes électorales, parce qu’au fond pendant des années la Tunisie ne vivait pas dans un régime de liberté. C’est une campagne qui commence de façon assez dure, les gens n’ont pas l’habitude, si vous n’êtes pas d’accord, ils deviennent vos ennemis. Ils manquent de culture de dialogue, c’est vrai.

Avez-vous confiance au sujet de la transparence des élections ?

Nous sommes condamnés à accepter le résultat parce que sinon, évidement nous allons devoir garder cette situation qui n’en finit pas d’être transitoire et des deux maux, il faut choisir le moindre. On sait qu’en Tunisie ce n’est pas le gouvernement qui organise ça, c’est une commission indépendante. C’était déjà acquis quand on a fait les élections du 23 octobre de 2011, cette commission a été élue assez tardivement par cette Assemblée constituante et ses membres sont plus ou moins en bonne relation avec telle ou telle autre sensibilité politique, c’est pour cela qu’ils se disent indépendants, mais je dis que c’est relatif et ils ont été tardivement choisis ou élus. Évidemment ils n’ont pas eu le temps de se préparer.

Hajer Ajroudi

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