Par Hajer Ajroudi
Un vocabulaire puisant dans le registre à la fois tunisois et populaire, une allure bourguibiste et un discours nationaliste, Béji Caïd Essebsi use aussi de l’humour. Président du Parlement à l’ère Ben Ali, de 89 à 91, il omet cette période pour se référer directement au passé bourguibiste. Comme Bourguiba il est le père de la nation, rassembleur et menant la Tunisie vers la rive du salut. Son discours rassure les femmes sur leurs acquis et leur liberté, promet souveraine, il s’adresse aux jeunes en leur promettant une Tunisie moderne et épanouissante. Béji Caïd Essebsi, en véritable show-man joue énormément sur le visuel. Il utilise des lunettes semblables à celles de Bourguiba, visite son mausolée, imite ses expressions et même les mots qu’il utilisait.
Lors des législatives, le discours nidaaiste a beaucoup joué sur la peur, c’était ou Nidaa ou le retour d’Ennahdha, il n’y avait pas de troisième alternative et aujourd’hui il y a toujours une superposition et un parallélisme, c’est soit Béji Caïd Essebsi, avec sa notion de Haybet dawla, le prestige de l’État, soit Moncef Marzouki, qui par certaines décisions et expressions est accusé d’avoir nui au prestige de l’État. La bipolarisation est évidente dans le discours de Béji Caïd Essebsi qui dispose d’un style capable de tourner ses adversaires en dérision. Le rire, l’émotion, le sentiment de patriotisme sont toujours assurés, suscités par les discours de Béji Caïd Essebsi lors de ses meetings.
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