Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a rencontré l’ancien dirigeant au sein de Nidaa Tounes, Lazhar Akremi, jeudi 16 mars, d’après le journal Assarih dans son édition de ce samedi 18 mars 2017. Lors de cet entretien, le Chef de l’État a piqué une colère bleue suite aux derniers événements qui ont secoué le parti qu’il avait lui-même créé, faisant porter la responsabilité à tous les dirigeants du parti et soulignant que ce qui se passe n’est pas digne d’un parti au pouvoir.
Béji Caïd Essebsi a affirmé, d’autre part, qu’il gardait les mêmes distances par rapport à toutes les composantes – comprendre clans – de Nidaa Tounes, précisant que la Tunisie n’a pas besoin d’une telle instabilité au sein du parti.
La débâcle est totale actuellement au sein de Nidaa Tounes, divisé en deux parties – le clan Hafedh Caïd Essebsi et celui de Ridha Belhaj – et en proie à une guerre interne sans merci. Dernièrement, Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif auto-proclamé, a tenté de rassembler les quelques miettes restantes de son camp lors d’une réunion à Gammarth, tenue le 12 mars. C’était surtout une façon de véhiculer une image d’unité et de stabilité, mais Ô combien factice et fragile.
L’effritement s’est intensifié par les enregistrements fuités d’une réunion du bureau exécutif de Nidaa Tounes, et Leila Chettaoui a été pointée du doigt, et fut poussée à la sortie par Hafedh Caïd Essebsi. Arrivent, ensuite, des piques et des attaques de part et d’autre : Lazhar Akremi accusant Sofiene Toubel – pro-Hafed Caïd Essebsi- de corruption, Leila Chettaoui évoquant le danger que présente Nidaa Tounes pour le pays ou encore Faouzi Elloumi et ses piques contre le fils du président de la République.
Nidaa Tounes ne sait plus où donner de la tête, et son père fondateur, le président de la République, se retrouve dans un grand dilemme : devrait-il intervenir en prenant les risques de s’attirer les foudres de ceux qui défendent la non ingérence de la présidence de la République dans les affaires internes des partis tel que dicté par la Constitution, ou alors laisser mourir le bébé qu’il avait lui-même nourri et fait grandir ?
M.F.K