Béji-Marzouki: Un duel serré au second tour de la présidentielle

 Le patron de Nidaa Tounes Beji Caid Essebssi devra affronter son opposant le président sortant Mohamed Moncef Marzouki dans un duel serré lors du deuxième tour de la présidentielle, prévu le 21 décembre courant.

Aucun des deux candidats n’a en effet réussi à convaincre plus de 50 % des électeurs, dimanche 23 novembre, au terme d’une journée de vote sans incident majeur et historique pour le pays selon les observateurs.
Béji Caid Essebssi n’a pas connu une victoire éclatante au premier tour. Le président de Nidaa Tounes est arrivé en tête, avec 39,46 % des suffrages.

Le duel s’annonce donc serré avec son principal adversaire, Moncef Marzouki, candidat de la droite et chef de file historique de l’opposition. Celui-ci a obtenu 33, 43 % des suffrages selon les résultats définitifs fournis la veille par l’instance électorale (ISIE).
En cas de réélection de Béji Caid Essebssi, ses opposants craignent  l’hégémonie du pouvoir et le retour de l’autocratie. On s’attend ainsi à ce que le mouvement Ennahdha, icône de  lutte contre l’ancien régime, appelle ses sympathisants à voter pour Marzouki.

« Les jeux au second tour ne sont pas faits, beaucoup dépend de la consigne que vont donner les candidats éliminés au premier tour et le conseil de la Choura d’Ennahdha », analyse le dirigeant du Front populaire, Zied Lakhdhar.
Béji Caid Essebssi, 88 ans, fort d’un parcours de grand politicien a mis en avant son bon bilan pour séduire l’électorat du pays qui a éclaté l’étincelle du printemps arabe. C’est celui qui va remettre la Tunisie sur les rails, il a de l’expérience. Il va rétablir le prestige de l’Etat à l’intérieur et à l’extérieur du pays », estimait Mohsen Marzouk, directeur de campagne de Béji Caïd Essebsi.

La bipolarisation politique

Si le président de Nidaa Tounes remportait la présidence, les pouvoirs législatifs et exécutifs seraient alors entièrement dans les mains de son parti, qui dispose d’une large majorité au parlement pour nommer le nouveau premier ministre.
A son quartier général de campagne, Moncef Marzouki sollicite le soutien de tous les démocrates  pour le second tour. Il se présente à nouveau comme le candidat rempart « contre le retour du passé et le garant de l’équilibre des pouvoirs ».
« Qu’un seul parti récupère l’ensemble des pouvoirs serait très dangereux pour la démocratie », a-t-il averti, en référence à la victoire de Nidaa Tounès aux élections législatives d’octobre. Le président sortant attend particulièrement le soutien de Hamma Hammami, dirigeant au front populaire.
La tenue d’un second tour reflète de manière éclatante la bipolarisation du paysage politique dans le pays estimait l’analyste Slaheddine Jourchi.
Entre d’un côté un courant anti-Ennahdha, pour qui la recherche de stabilité et  la     réhabilitation du prestige de l’Etat priment, et de l’autre, un courant surtout inquiet de voir des symboles de l’ancien régime revenir sur le devant de la scène. Ce dernier serait constitué en grande partie de l’électorat du parti islamiste Ennahdha, qui a souffert de décennies de répression sous les régimes précédents.
Comme partout à travers le territoire nationale, la campagne électorale a démarré mardi 9 décembre et se poursuivra jusqu’au 19 du même mois.
Le second tour de la présidentielle aura lieu le 21 décembre 2014 en Tunisie et les 19, 20 et 21 décembre à l’étranger, a  affirmé le président de l’Instance supérieure indépendante  pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar.

S.M

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