Belgique : l’ex-roi Albert reconnaît une fille illégitime 50 ans plus tard

L’ex-roi Albert II a admis être le père biologique de Delphine Boël (ici en 2008 avec son mari).

Un test ADN a prouvé la paternité que l’ancien monarque avait toujours niée mais que Delphine Boël, une artiste belge, revendiquait depuis plusieurs années.
« C’est clairement un soulagement« , a confié Delphine Boël, par la voix de son avocat.
Lundi, cette plasticienne belge de 51 ans a enfin obtenu justice après des années de procédure : l’ex-roi des Belges Albert II a admis être le père biologique de cette femme, née hors mariage, à la suite d’un test ADN auquel la justice l’a contraint.
Son histoire avait défrayé la chronique en Belgique. Cette artiste affirme être née de la longue liaison qu’a eue dans les années 1960 et 1970 sa mère, Sibylle de Sélys Longchamps, avec Albert, alors prince héritier, marié depuis 1959 à Paola Ruffo di Calabria. L’ex-roi (85 ans), qui a régné de 1993 à 2013, avait toujours nié jusqu’à présent cette paternité.
Mais en mai dernier, il avait dû se soumettre à ce test, à la suite d’une décision de la cour d’appel de Bruxelles. Le résultat de ce test devait rester dans un premier temps confidentiel.
Et coup de théâtre, lundi soir, le communiqué de ses avocats est tombé. « Sa Majesté le Roi Albert II a pris connaissance des résultats du prélèvement ADN auquel il s’est prêté à la demande de la cour d’appel de Bruxelles. Les conclusions scientifiques indiquent qu’il est le père biologique de Madame Delphine Boël », indiquent-ils.
Une « blessure affective » que « rien ne pansera »
L’ancien monarque a décidé « de mettre un terme dans l’honneur et la dignité à cette procédure pénible », ajoutent-ils. Le roi regrette que cette procédure n’ait « pas respecté la vie privée des parties », selon le communiqué.
Pour sa fille illégitime, Delphine Boël, c’est la fin d’une longue bataille. En 2013, après l’échec d’une tentative de conciliation, elle avait décidé de porter l’affaire devant les tribunaux. « Elle obtient gain de cause », a constaté son avocat Marc Uyttendaele, dans un entretien à la télévision belge RTL. Néanmoins, « la blessure affective, rien ne la pansera », a-t-il ajouté, fustigeant le communiqué du roi pour son « manque d’élégance, d’humanité, voire de gentillesse ».
Le roi Albert II a régné jusqu’en 2013 avant d’abdiquer, à 79 ans, en faveur de son fils aîné Philippe. Il avait épousé en juillet 1959 une princesse italienne, Paola Ruffo di Calabria, avec laquelle il a eu trois enfants: Philippe (15 avril 1960), Astrid (5 juin 1962) et Laurent (19 octobre 1963). Le couple traversera une profonde crise dans les années 1960-70 et sera au bord de la séparation avant de se réconcilier.
En 1999, l’existence d’une fille illégitime, fruit d’une longue liaison avec la baronne de Selys Longchamps, est évoquée dans une biographie de la reine Paola.
La question de l’héritage encore en suspens
Alors que la paternité d’Albert II ne fait plus aucun doute, se pose désormais la question de l’héritage de Delphine Böel à la mort de son père. Questionné à ce sujet sur RTL, son avocat Marc Uyttendaele a simplement répondu : « C’est un enfant légitime comme n’importe quel autre ».
L’avocat d’Albert II, Alain Berenboom, a de son côté affirmé à la télévision belge RTBF : « Juridiquement, il arrête là en quelque sorte le combat judiciaire et accepte que Delphine Boël devienne son quatrième enfant ». D’après RTL, Delphine Boël, reconnue comme fille d’Albert, pourrait prétendre « à un quart de ce que les autres enfants auront droit » au décès du souverain depuis qu’une récente loi sur l’héritage a été modifiée en Belgique.
(D’après L’Express, avec AFP)

Related posts

La Banque centrale égyptienne baisse ses taux directeurs pour la première fois depuis 2020

Paris met en garde Alger après le renvoi de 12 agents français en Algérie

Gaza : le nombre de martyrs dépasse les 51 000 depuis octobre 2023